Le gouvernement vient de révéler officiellement ses réponses aux revendications exprimées durant plus de huit mois de grève par les médecins résidents. Deux décrets exécutifs signés par le premier ministre Ahmed Ouyahia ont fixé les modalités d'accomplissement du service civil pour les praticiens médicaux. Ces derniers vont bénéficier d'une prime de service civil en vertu d'un décret exécutif portant institution de cette prime, publié dans le dernier Journal officiel. Dans ce cadre, le décret exécutif 18-257 du 11 octobre 2018 a pour objet d'instituer une prime mensuelle d'accomplissement du service civil au profit des praticiens médicaux spécialistes de santé publique assujettis au service civil. Cette prime vise à «renforcer la couverture sanitaire spécialisée de la population et améliorer la qualité et l'efficacité des activités de soins, assurées par les établissements publics de santé, notamment dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux». Le montant mensuel de la prime de service civil est fixé, selon la zone d'exercice, entre 20.000 et 60.000 dinars, précise le décret qui souligne que la prime de service civil n'est pas intégrée dans le salaire du bénéficiaire, mais elle est, toutefois, soumise à l'impôt. Cette prime, qui est servie uniquement pendant la durée d'accomplissement du service civil, est attribuée à compter de la date d'installation de l'assujetti au service civil. Un deuxième décret exécutif (18-256) fixant les modalités d'accomplissement du service civil pour les praticiens médicaux a été également publié dans le même Journal officiel. Il est ainsi énoncé que les dispositions du présent décret s'appliquent aux praticiens médicaux spécialistes de santé publique, assujettis au service civil, affectés à compter du 1er septembre 2018. Le même décret a appuyé par deux tableaux portant sur la modulation de la durée du service civil pour les médecins spécialistes de santé publique dans les établissements hospitaliers et aussi sur le montant mensuel précis de la prime de service civil. Pour la zone 1 qui est d'une durée de 1 an, sont concernées, selon le premier tableau, les wilayas du Sud du pays suivantes : Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla El Bayadh, Illizi, Tindouf, El Oued, Naâma, Ghardaïa. Concernant la Zone 2 où le service civil est de deux ans, le même tableau a déterminé les wilayas de Chlef, Oum El Bouaghi, Batna, Béjaïa, Blida Bouira, Tébessa, Tlemcen, Tiaret, Tizi OuzouDjelfa. Pour la Zone 3, le chef-lieu de Batna, Béjaïa, Blida, Tlemcen, Tizi Ouzou, Sétif, Sidi Bel abbès, Annaba, Constantine, Mostaganem, Boumerdès, Tipasa. La quatrième zone ne compte que deux wilayas, à savoir Alger et Oran. Concernant le deuxième tableau, il donne toutes les précisions sur le montant mensuel de la prime de service civil qui est fixée, selon la zone d'exercice, entre 20 000 et 60 000 dinars. Le Camra reste exigeant Ces mêmes modulations de la durée du service civil et la prime aux résidents sont, selon les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) «un grand pas, mais demeurent insuffisantes», affirme le Dr Sofiane Bensebâa, résident à Tizi Ouzou et membre du bureau national du Camra. Ce dernier a fait savoir, hier, à notre confrère électronique TSA que «ces deux décrets vont permettre de gagner une année de service civil dans certaines régions, mais la concrétisation de cette prime est à prendre avec des pincettes puisqu'il est stipulé dans le décret qu'elle est soumise à impôt». Selon lui, «le gouvernement n'a pas tenu tous ses engagements, et ces deux mesures sont insuffisantes, notamment en ce qui concerne les conditions de vie des résidents encore en formation et des nouveaux assistants qui font actuellement leur service civil». Il ajoute que «d'autres mesures promises par le ministre de la Santé sont toujours en attente de concrétisation, comme la déduction de la durée du service national de celle du service civil». Il précise dans ce cadre que cette mesure a été promise par le ministre de la Santé mais qui n'a pas été actée pour l'instant.