Alors que les sanctions américaines contre le secteur pétrolier iranien sont entrées en vigueur, mais avec des exemptions accordées au dernier moment, les prix du pétrole ont baissé hier, en cours d'échanges européens. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 72,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 12 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de décembre, cédait 36 cents à 62,78 dollars. Vendredi, le Brent avait reculé à son plus bas en deux mois et demi à 72,16 dollars, et le WTI a sombré vers 01H20 GMT à son plus bas en 7 mois, à 62,52 dollars. «Les principaux rivaux des Etats-Unis ont dit qu'ils allaient défier les sanctions, et en plus, les Etats-Unis ont adouci leur message en accordant des exemptions à huit pays», a résumé Fiona Cincotta, analyste chez City Index. «Alors que les Saoudiens augmentent leur production, pour compenser les sanctions sur Téhéran, si l'Iran continue de produire autant, nous pourrions en fait voir une hausse de la production», a estimé Joshua Mahony, analyste chez IG. Mais d'autres analystes préféraient rester prudents, face à l'incertitude qui entoure ces sanctions. «Il devrait y avoir juste assez de pétrole sur le marché pour répondre à la demande cet hiver», a jugé Ann-Louise Hittle, analyste chez Wood Mackenzie. «Cela laisse le marché vulnérable à une hausse hivernale de la demande, ou à une nouvelle perturbation de l'offre», a-t-elle prévenu. Par ailleurs, pour Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, «n'aura bientôt plus à répondre aux besoins du président américain Donald Trump, après les élections législatives». Le président américain s'était, en effet, attaqué à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), en lui demandant un prix plus bas de pétrole, par crainte qu'un prix trop élevé de l'essence mécontente les électeurs américains avant le vote législatif partiel (midterm) qui se tiendra aujourd'hui.