Dans un marché focalisé sur la production venue de l'Opep et de ses partenaires, les prix du pétrole reculaient hier en cours d'échanges européens à l'approche d'une réunion du cartel et alors que la production russe aurait augmenté. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 75,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de juillet cédait 69 cents à 65,05 dollars. La Russie aurait dépassé sur les trois derniers mois son objectif de production quotidienne, de 10,95 millions de barils par jour et établi par l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, a rapporté l'agence russe Interfax, citant une source ayant connaissance de ces données. La Russie, qui mène avec l'Arabie saoudite le groupe de producteurs qui limitent leurs productions depuis début 2017, aurait donc d'ores et déjà modéré ses efforts, alors qu'une réunion sur le sujet aura lieu vendredi 22 juin à Vienne. «Entre les Etats-Unis qui ont augmenté leur activité à un niveau plus vu depuis trois ans et la Russie, l'effort de l'Opep commence à ne plus peser dans la balance», a commenté Fiona Cincotta, analyste chez City Index. Selon la société américaine Baker Hughes, le nombre hebdomadaire de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis, qui donne une indication de la production américaine de brut à venir, a augmenté à 862 unités, leur plus haut niveau depuis 2015. La Russie et les Etats-Unis sont deux des trois plus grands producteurs mondiaux, avec l'Arabie saoudite. «Nous restons optimistes à moyen terme», a cependant estimé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, qui juge que l'OPEP et ses partenaires ne pourront pas complètement compenser la baisse de l'offre sur le marché mondial causée par les problèmes de l'industrie vénézuélienne et par les sanctions américaines contre l'Iran.