C'est parce qu'Obama a obtenu des succès politiques que le président américain a retiré Washington de l'accord avec l'Iran. C'est ce qu'a écrit la revue américaine National Interest, ajoutant que sa «campagne maximale» contre ce pays s'explique par son animosité envers Téhéran et que cela n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis. Le directeur du département d'études de politique étrangère du Cato Institute, John Glaser, s'est penché à travers un article de National Interest sur les politiques de Trump envers l'Iran en disant que le président américain a passé des semaines à attiser la peur et l'hystérie face à la menace imaginaire d'une caravane de demandeurs d'asile. Mais les récits de ces réfugiés ne sont pas les seuls grands récits qui orientent actuellement la politique de la Maison-Blanche : l'administration Trump a également donné le ton de la tempête au sujet de la menace, imaginaire, posée par l'Iran, a-t-il dit, cité par la télévision iranienne. Le gouvernement a imposé ce lundi 5 novembre de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran. C'est une violation flagrante de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Trump s'est retiré unilatéralement de l'accord en mai, mais l'Iran est, selon les rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en pleine conformité depuis trois ans. L'ambassadeur américain auprès de l'Europe s'est dit déçu de la réaction de cette dernière après l'annonce de la mise en application de nouvelles sanctions par l'administration américaine contre l'Iran. National Interest écrit que l'objectif de l'administration américaine n'est pas de décourager un éventuel programme nucléaire iranien. Si tel était l'objectif, l'administration ne se serait pas retirée de l'un des plus importants accords de non-prolifération de l'histoire. L'objectif non déclaré de l'administration Trump est de faire pression sur l'Iran pour qu'il accepte la proposition des Etats-Unis de revenir aux négociations et de troquer sa souveraineté contre un peu d'avantages économiques et plus de concessions de Washington. Mais l'Iran a déjà entamé un processus de négociation avec les Etats-Unis, qui a été jeté aux orties. Téhéran a respecté les règles et les Etats-Unis ont trahi leurs promesses. La vérité est que le président américain n'a pas de véritable stratégie. La politique de pression maximale émane de la rancune du président américain envers les succès obtenus par Obama. Le monde entier dénonce les sanctions américaines contre l'Iran, hormis quelques pays, dont Israël, l'Arabie saoudite, les Emirats et le Bahrein. Ceux-ci, hostiles à l'Iran, ont applaudi les sanctions et n'accordent aucune importance à la légalité mondiale. L'Arabie saoudite est loin d'être un as de la démocratie. Le meurtre ignoble du journaliste opposant Jamal Khashoggi a donné une idée de la catastrophe humanitaire au Yémen où la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a commis des crimes contre l'humanité. Le président américain cautionne ces crimes en armant l'Arabie saoudite et n'a pas décidé de sanctions contre ce pays pour le meurtre de Khashoggi. Les Emirats participent aux crimes contre l'humanité au Yémen, et des peines de prison à perpétuité sont émis par le Bahrein contre les opposants. Ces crimes n'intéressent pas Washington.