Le Rassemblement national démocratique (RND) riposte à ce qu'il a jugé comme des «attaques» et «accusation infondée et calomnieuse» de la par du ministre de la Justice, Tayeb Louh, à l'encontre du Secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. Dans un communiqué publié hier, sur sa page Facebook, le RND a répondu aux voix qui, selon lui, «attaquent» une nouvelle fois le SG du parti, tout en soulignant que les «intentions» des déclarations de Louh ne sont pas cachées. «Des voix s'en sont prises, encore une fois, au Secrétaire général du Rassemblement National Démocratique, Monsieur Ahmed Ouyahia, en faisant allusion, encore une fois, au dossier vide des cadres emprisonnés dans les années 90», a dénoncé le parti d'Ouyahia dans son communiqué. Le RND a estimé ainsi, que «les intentions» derrière les déclarations de Tayeb Louh, au sujet d'abus dont auraient été victimes, dans les années 1990, les cadres de l'Etat, «ne sont pas cachées». Estimant opportun de fournir quelques vérités à l'opinion publique à ce sujet, le RND a rappelé à cet effet, qu'«Ahmed Ouyahia n'était pas ministre de la Justice lorsque l'affaire d'emprisonnement de dizaines, et non de milliers, de cadres a eu lieu, au milieu des années 1990». Donc, a-t-on estimé, «l'accuser d'avoir emprisonné des cadres est une accusation infondée et calomnieuse, et une atteinte aux juges indépendants et respectables», peut-on lire dans le communiqué. Le deuxième parti au pouvoir a rappelé, à ce propos, que son actuel Secrétaire général avait émis deux instructions en faveur de l'indépendance de la justice, lorsqu'il a été nommé à la tête du ministère de la Justice (en 1999, dans le gouvernement Benbitour) pour «renforcer l'indépendance des juges et protéger les cadres de l'Etat». La première de ces mesures était contenue, selon le communiqué, dans «l'instruction ministérielle du printemps 2000, adressée à toutes les juridictions, et qui a interdit toute interférence du ministère dans leur travail», et qui «a interdit à ces juridictions, de demander une quelconque orientation dans l'exécution de leurs missions». Le suivi de l'exécution de cette instruction a été «stricte», et a «même coûté leurs postes à des cadres du ministère qui l'ont enfreinte», a-t-on détaillé de même source. La deuxième mesure prise par Ouyahia en tant que ministre de la Justice, à cette époque, a été l'amendement du code de procédure pénale, pour «empêcher toute poursuite contre des cadres dirigeants, sans plainte officielle des instances responsables au niveau de l'entreprise concernée». Le parti d'Ouyahia note également l'abrogation, plus tard, de cette disposition. Dans son discours lundi, lors d'un meeting de la «société civile» à Oran, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a «vivement» critiqué le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sans le nommer, en rappelant, notamment, l'affaire des cadres et chefs d'entreprises emprisonnés durant les années 90, alors qu'Ouyahia était à la tête du gouvernement. «Il faut rappeler à tous les Algériens et Algériennes que, suivant les orientations du président de la République, et conformément à son programme complémentaire dans tous les secteurs, que les abus dont ont été victimes dans les années 1990, les cadres de l'Etat, font partie du passé, et ne peuvent en aucun cas se reproduire», avait-il lancé. Tayeb Louh avait également attaqué Ouyahia, sur les «taxes imposées dans le projet de loi de finances 2018». «Dans la dernière loi de finances, des taxes allaient être imposées au simple citoyen sur les documents biométriques, comme la carte d'identité et le passeport. Quand elles sont arrivées au niveau du Conseil des ministres, qui les a annulées en Conseil des ministres? Le président Bouteflika, bien sûr», avait-il dit. Un point sur lequel le RND n'a pas jugé utile de répondre.