La Marocaine Samira Kadiri, accompagnée de son orchestre Arabesque, a gratifié lundi soir le public présent à la troisième soirée du festival international du malouf de Constantine, d'une mosaïque festive aux rythmes de la musique andalouse. Samira a entamé sa prestation en puisant du patrimoine marocain en interprétant "Rouhmaka" et "Li habibi ourssilou salam" avant d'enchainer avec une nouba Dzairi de Noureddine Saoudi qu'elle a présenté comme le "Zyriab maghrébin". Avec sa voix cristalline et sa présence imposante sur scène, dans son caftan en velours noir brodé de fils d'or, "scotchant" l'assistance, la chanteuse a mené son public dans des voyages historiques dans la tradition andalouse en interprétant "Lama bada", "Layassa fi oudjoudi man yakoulou rabi" du poète Ibn Arabi, "Koum bina hal'n", "Saad aladi tara el habib". Ce dernier morceau, partagé entre Samira et les membres de son orchestre a été interprété dans la langue espagnole médiévale et en arabe, dans une fusion entre Orient et Occident. Une belle note finale qui a mérité les applaudissements nourris du public présent. A la fin de son spectacle, Samira Kadiri a évoqué sa passion pour la musique et ses recherches dans le domaine pour ressusciter "des répertoires anciens de la péninsule ibérique" et les interpréter dans leur forme originale, avec "des instruments d'époque". La deuxième partie de la soirée a été animée par l'Irakien Saâd El Adhami et sa troupe. Plus d'une heure durant, Saâd a transporté le public, subjugué, dans la douce et nostalgique ambiance du maqam irakien et de la musique patrimoniale de ce pays, interprétant les plus célèbres chansons irakiennes des années 1940 et 1950, agrémentées de belles variations rythmiques, Luth, qanûn, violons et percussions des musiciens passés maîtres en la matière. La prestation a réussi à convoquer, avec beaucoup de sensibilité, l'ambiance du maqam irakien et ses chanteurs emblématiques Nadhem el Ghazali, notamment. Cette troisième soirée a été marquée par un hommage posthume à Brahim El Ammouchi (1903-1990), un maître des musiques algériennes citadines, et une personnalité phare du mouvement associatif, connue notamment pour avoir mis en musique la célèbre chanson patriotique "Chaabou el Djazairi Mouslimoun". Ouvert samedi dernier sous le slogan "Le malouf, une pulsation dans le monde", la septième édition du festival international du malouf se poursuivra jusqu'au 4 octobre prochain, avec la participation d'artistes venus de huit pays.