Le Premier ministère a réagi officiellement, hier, en dénonçant la polémique suscitée autours du discours prononcé par Ahmed Ouyahia dimanche, à Paris, à l'occasion de la commémoration de la fin de la première Guerre mondiale. La même source a vivement réagi aux «accusations» de la chaîne de télévision privée Al Bilad à l'encontre d'Ouyahia, qui lui reprochait d'avoir utilisé dans son discours, à l'occasion du Forum sur la paix, le terme de «morts» et non pas de «martyrs» pour parler des victimes de la guerre de libération. Dans un communiqué rendu public, le premier ministère a parlé de «manipulation». «Une chaîne privée de télévision s'est livrée à une odieuse tentative de manipulation par montage des propos du Premier ministre au sujet des martyrs de la guerre de libération nationale qui auraient été cités comme des morts et non des chouhada», a-t-on dénoncé. Pour rétablir le propos du Premier ministre, tels que prononcés devant les participants, la même source s'est référée à la dépêche APS diffusée le 11 novembre à partir de Paris, à 19h23, dans laquelle il est rapporté ce qui suit : A l'entame de son allocution à cette occasion, Ouyahia a rappelé que «la Première Guerre mondiale a coûté au peuple algérien, alors colonisé, des dizaines de milliers de morts. Je m'incline ici à leur mémoire, ainsi qu'à la mémoire de toutes les victimes de ce conflit», a-t-on rapporté. Ouyahia a, par ailleurs, rappelé «le combat glorieux du peuple algérien qui a subi les horreurs de la guerre pour recouvrer son indépendance, au prix d'un million et demi de martyrs, de millions de victimes et de déplacés, et de lourdes destructions», a-t-on ajouté. Cette même chaîne de télévision privée avait rapporté à cet effet que le discours prononcé par le représentant du président de la République depuis Paris, à l'occasion des commémorations de l'armistice, «a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux en Algérie». Le parti du Rassemblement national démocratique (RND), dont Ouyahia est secrétaire général, a lui également réagi à ces accusations par la voix de son porte-parole Seddik Chihab. Ce dernier a estimé que «le Premier ministre est un homme pragmatique qui s'adresse aux autres dans la langue qu'ils comprennent». Pour Seddik Chihab, il s'agit là d'une «énième attaque vouée à l'échec contre le Premier ministre». Et d'ajouter : «Personne n'a le droit de donner des leçons à Ahmed Ouyahia concernant son patriotisme et son engagement au service des intérêts supérieurs du pays».