La clôture hier des travaux de la 2e conférence internationale des Organisations africaines membres du Conseil économique et social de l'ONU (Ecosoc) a été sanctionnée par l'adoption d'une série de recommandations visant à aider l'Afrique dans la prise en charge de la crise migratoire. Au terme de trois jours de débats et d'interventions, les participants à cette rencontre, initiée par le Parlement africain de la société civile, en collaboration avec l'Association nationale des échanges de jeunes (ANEJ) et le collectif Initiative agenda 2063, ont adopté la Déclaration d'Alger pour la résolution de la crise migratoire. Le président du Comité d'organisation, Ali Sahel, a indiqué que les assises d'Alger, tenues sous le thème : «Impliquer l'Afrique pour faire face à la crise migratoire» ont permis de débattre de la crise migratoire dans toutes ses dimensions. Il a affirmé qu'elles ont débouché sur «l'élaboration de plusieurs propositions devant être soumises aux instances africaines et internationales, à même de contribuer à la prise en charge sérieuse de la question migratoire qui ne cesse de prendre de l'ampleur ces dernières années». Pour sa part, le directeur du centre des opérations chargé du dossier de la migration au ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, Hassan Kacimi, a réitéré la position de l'Algérie de “refus catégorique” de la proposition de l'Union européenne pour la création de plateformes migratoires, affirmant que le phénomène de la migration clandestine exige une “solution globale”. La plénière d'hier a été notamment consacrée à l'intervention d'économistes et experts sur la thématique relative à «la lutte contre la pauvreté, automatisation des jeunes et femmes en Afrique». Ils ont même souligné que l'Afrique doit relever le défi pour changer la situation à travers l'instauration du développement et la consécration de la coopération sud-sud. Le Parlement africain de la Société civile, Jean-Claude Kesse a appelé les pays de transit africains à assumer leur responsabilité à l'égard du migrant africain et à respecter sa dignité, soulignant l'importance d'un dialogue inclusif, courageux et responsable pour aider les Africains. Il a également plaidé pour un dialogue sérieux, courageux et responsable entre l'UE, les pays de transit, les pays d'origine et la société civile, et l'ancrage du principe de coopération nord-sud et sud-sud. Pour sa part, le professeur de Sciences politiques et des Relations internationales à l'université d'Alger 3, Ismail Debeche, a estimé que l'intervention internationale dans les affaires des pays était une politique similaire à celle de l'ancienne colonisation, contribuant à la dégradation des situations, et partant, à l'augmentation du nombre de migrants. Il a critiqué le rôle limité joué par l'ONU dans le règlement des crises dans certains pays, ainsi que ses positions presque identiques à celles de l'Occident, ce qui fait de cet organe international un moyen au service des grandes puissances. Selon les organisateurs, la conférence d'Alger vise également «le renforcement des échanges et de la coopération interétatiques entre les pays africains et dans la zone sud-sud», relevant également l'élaboration de recommandations à même de garantir «la durabilité des réglementations, des politiques et des stratégies de développement». Durant les deux premières journées, les participants à la Conférence ont salué les efforts de l'Algérie en Afrique, notamment sa participation dans la prise des décisions relatives à la question de la migration clandestine au sein des Nations unies et de ses efforts pour le respect des droits de l'Homme. Ils ont mis en exergue, à cet égard, la culture de la paix et de la réconciliation adoptée par l'Algérie dans le traitement des crises et conflits. Ils ont également rendu hommage à l'Algérie pour les moyens mobilisés afin de tenir cette conférence africaine, qui a réuni près de 300 participants, principalement des acteurs de la société civile venus de 30 pays d'Afrique.