L'Algérie a saisi officiellement le secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe, le tunisien Taieb Baccouche, pour l'organisation «dans les délais les plus rapprochés», d'une réunion du Conseil des ministres des affaires étrangères de l'UMA. Une initiative concrète de la part d'Alger, en vue de relancer cette organisation maghrébine, qui permettra de réactiver et donner une impulsion à l'action commune des pays de la région. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public, ce jeudi, «cette demande a été portée à la connaissance des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union». La même source soutient que cette initiative algérienne s'inscrivait «en droite ligne de la conviction intime et maintes fois exprimée par l'Algérie, de la nécessité de la relance de l'édification de l'ensemble magrébin, et de la réactivation de ses instances». “Elle intervient aussi dans le prolongement des conclusions du dernier Sommet extraordinaire de l'UA, des 17 et 18 novembre 2018, sur les réformes institutionnelles de l'organisation continentale, qui a accordé un intérêt particulier au rôle des communautés économiques régionales, dans les processus d'intégration des pays africains», a-t-on expliqué. Estimant, enfin, que la relance des réunions du Conseil des ministres, l'initiative de l'Algérie, est de nature «à introduire un effet catalyseur, susceptible de redynamiser les activités des autres organes de l'Union du Maghreb Arabe». L'attachement d'Alger à cet édifice maghrébin et sa conviction de l'importance de l'intégration maghrébine dans toutes ses dimensions, démontre aussi sa volonté d'aller vers des actions concrètes, pour la relance de l'organisation de l'UMA. En somme, la diplomatie algérienne est disposée à coopérer avec les pays du Maghreb, dont le Maroc, dans le cadre de l'UMA, alors que Rabat a, à maintes reprises, accusé Alger d'être un obstacle à la coopération régionale entre les pays du Maghreb. L'UMA n'est pas morte ! Cet appel, que l'on pourrait considérer comme une réponse à l'appel du roi du Maroc, Mohamed VI, à la mise en place «d'un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation», rappelle ainsi que «le mécanisme existe» bel et bien, et qu'il n'est pas mort, comme l'avait si bien assuré le souverain marocain, depuis Abidjan, en décembre 2017. «Hélas, l'UMA n'existe pas», avait-il dit, dans son discours au sommet UA-UE consacré à la thématique de la migration. Par contre, l'Algérie a été toujours confiante de la capacité de l'UMA de peser de tout son poids sur les rapports de forces, tant au niveau régional qu'international, en témoigne son adoption de 29 conventions sectorielles sur un total de 36, conclues depuis la création de cette Union en 1989. L'approche algérienne portant relance de l'UMA a toujours empreint plusieurs méga-projets, notamment au volet économique, réalisés par l'Algérie, ou ceux en cours de concrétisation, dont les grands ouvrages portant une dimension maghrébine, qui s'étend souvent au continent africain. L'Algérie dispose, en outre, d'une forte volonté politique au plus haut niveau, pour la relance de l'action maghrébine commune, conformément aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. A l'occasion du 29e anniversaire de la création de l'UMA, Bouteflika a, dans des messages adressés au roi du Maroc, Mohamed VI, au président tunisien, Béji Caid Essesbi, au président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz et au président du Conseil présidentiel du gouvernement d'Union nationale de Libye, Faïz Mustapha al-Serradj, souligné «l'attachement indéfectible de l'Algérie à l'UMA». Il avait, également, fait part, de la volonté de l'Algérie de redynamiser les institutions et structures de l'UMA «pour défendre les intérêts communs, relever les défis croissants et répondre aux attentes et aspirations des peuples maghrébins à davantage d'unité, de complémentarité et d'intégrité».