L'Algérie, qui est «pratiquement prête» à l'internationalisation de ses produits, proclamera 2019, Année nationale des exportations hors-hydrocarbures, a annoncé, hier à Alger, le ministre du Commerce, Saïd Djellab. «Tout est prêt pour promouvoir les exportations hors-hydrocarbures, et nous allons déclarer 2019 Année de l'export hors-hydrocarbures», a affirmé M. Djellab, lors d'une conférence de presse, tenue en marge du salon international du transport et de la logistique (Logistical 2018), qui se déroule du 26 au 29 novembre au Palais des expositions, à Alger. Le ministre a considéré que l'Algérie a tous les atouts pour se positionner sur les marchés extérieurs. «Nous disposons des infrastructures nécessaires, d'une diversification industrielle et agricole qui nous permettront de placer nos produits sur les marchés étrangers», a-t-il estimé, en affirmant que ses déplacements effectués à l'étranger (ces derniers temps) ont permis de prospecter les marchés, afin de d'imposer le produit local à l'international. En plus du marché européen, qui est demandeur de produits algériens, notamment agricoles et agroalimentaires, le ministre a assuré que les opérateurs versés dans l'export ont, actuellement, la possibilité de se diriger vers d'autres régions du monde, notamment l'Afrique, l'Amérique du nord, la Russie et l'Asie. Pour le ministre du Commerce, les exportations hors hydrocarbures permettraient au pays d'instaurer une croissance économique durable, en réduisant sa forte dépendance des hydrocarbures. Pour lui, «réussir les exportations, c'est pérenniser le développement économique de l'Algérie». Par ailleurs, il a mis en avant le rôle primordial de la logistique dans la promotion des exportations, en soutenant que promouvoir les exportations sans logistique relevait de l'impossible. «La logistique est l'axe central de la promotion des exportations. Car si nous aspirons à être compétitifs sur les marchés internationaux, nous devons respecter le timing, le prix et la qualité, et ces trois critères sont étroitement liés à la logistique» a-t-il argué. Dans ce même contexte, M. Djellab a abordé l'impact des coûts des services logistiques sur le prix final du produit, en recommandant d'adapter des règles de compétitivité, qui permettraient d'optimiser l'utilisation d'outils, pour contrôler l'incidence des coûts logistiques dans la chaîne de transport, subis par les opérateurs économique à l'export. «Il est impératif de gagner la bataille des coûts», a-t-il lancé à l'adresse des opérateurs économiques, en considérant que «la 3e édition de ce salon est l'occasion pour évaluer les services logistiques disponibles et les coûts, ainsi que les contraintes auxquelles il faut faire face». Afin de réduire les coûts, tout en améliorant la qualité des services, le ministre a insisté sur l'effet positif de la concurrence entre les différentes entreprises de ce créneau, qui devrait jouer en faveur de l'exportateur. «Nous avons constaté dans ce salon un bon nombre d'entreprises de logistique publiques et privées performantes. Cela permet de créer la concurrence, et de réduire les prix des services logistiques aux profits des entreprises exportatrices», a-t-il soutenu. L'autre facteur qui pourrait fortement réduire les coûts des services, le ministre a souligné la nécessité d'établir des liens directs entre les services logistiques et les opérateurs versés dans l'export. A ce titre, il a cité l'exemple de l'industrie du ciment, où les ports sont directement connectés avec des cimenteries. «Cette démarche a contribué sensiblement à la réduction des coûts de transport de ciment, impactant positivement les prix du produit», a-t-il fait valoir. Par ailleurs, il a évoqué la contribution de l'Etat dans le soutien des exportateurs, à travers le Fonds de soutien et de promotion des exportations, et les conventions signées dernièrement entre le ministère des Transport et des différents entreprises de logistiques, dont le groupe Logitrans. «Nous avons éliminé les lourdeurs bureaucratiques, et tout opérateur qui veut expédier sa marchandise, n'aura qu'à déposer son dossier au niveau de logitrans pour avoir sa facture subventionnée», a-t-il assuré. Dans ce sens, il a parlé d'un convoi qui sera exporté dans les prochains jours vers Nouakchott (Mauritanie) dans le cadre de cet accord.