Dans une déclaration au «Temps d'Algérie» et «Waqt El Djazaïr», le réalisateur du film Ben M'hidi, qui s'est montré optimiste, a affirmé que le dialogue avec la commission reste ouvert et qu'on va probablement vers l'autorisation de sortie du film. La crise autour du film sur «le Chahid Larbi Ben M'hidi» tire vers une fin heureuse. Selon le réalisateur Bachir Derrais, les réunions hebdomadaires avec les membres de la commission ont abouti au règlement de la plus grande partie du problème puisqu'il ne reste que la discussion autour de dix séquences toujours bloquées sur les 45 relevées et qui devaient être interdites, ce qui est aurait réduit le film à un court métrage comme il l'avait déclaré. Les membres de la commission composée, notamment, d'historiens et de moudjahidine ont été compréhensifs. Dialogue De son côté, le réalisateur reste coopératif. Derrais a précisé qu'aucun cinéaste ni artiste ne fait partie de la commission. On comprend le cinéaste, car un historien n'est pas sensé savoir comment est produit un film et ne fait pas de différence entre un documentaire et un long métrage qui doit absolument avoir une partie de fiction, même s'il s'agit d'un film sur l'histoire. Par ailleurs, Derrais souligne que le réalisateur peut avoir des informations les derniers jours de tournage et ne pas suivre obligatoirement le scénario à la lettre. Donc, pour le biopic Ben M'hidi, après la grande crise et le blocage qui aurait pu être définitif, le chemin du dialogue entre le réalisateur et la commission de visionnage du ministère des moudjahidine commence à donner ses fruits puisque les deux parties ont fini par se mettre d'accord. Il ne reste qu'une dizaine de séquences qui vont trouver sûrement une solution vu l'optimisme de Derrais. D'ailleurs, le cinéaste à l'allure de grand sportif a insisté sur le fait que le problème n'est pas dans la sortie de ce film, mais plus profond. «On risque de tuer le cinéma» Selon lui, il faut régler le problème à la source, sinon, le cinéma algérien va mourir à jamais. Le cinéaste accuse la loi de 2011 sur le cinéma qui devrait être abrogée. Il a affirmé que cette loi «terroriste» est plus sévère que celle de la Corée du nord. «Si on ne revoit pas cette loi, on tuera le cinéma», a-t-il martelé. Pour rappel, la sortie du film «Ben M'hidi» était prévue pour le 1er novembre dernier. Elle a été retardée à cause de la décision de la commission de visionnage du ministère des moudjahidine qui tenait à ce que 45 séquences non prévues dans le scénario de base soient retirées ou changées, ce que le réalisateur avait refusé. Le film avait fait couler beaucoup d'encre et les deux parties étaient arrivées à une situation de blocage. Derrais parlait de censure alors que la commission tenait à sa position. Après les multiples articles dans la presse, ce sont des intermédiaires qu auraient réussi à relancer le dialogue entre Derrais et les membres de la commission. Sauf, surprise de dernière minute, on peut dire que tout est bien qui finit bien et que le film sera projeté dans quelques semaines. Espérons seulement que la qualité artistique du film soit à la hauteur de nos attentes.