«L'officialisation du jour de l'an berbère comme fête nationale, c'est pour que les piliers de l'identité ne deviennent pas un fonds de commerce», a déclaré, hier, Mohamed Aissa, ministre des affaires religieuses et des Wakfs, lors d'une visite de travail dans la wilaya de Bouira à l'occasion de la célébration du nouvel an berbère, Yennayer 2969. La visite du ministre coïncide avec l'organisation d'une journée d'étude sous le thème «Les efforts des savants algériens dans le développement de la culture amazighe». Ainsi, dans son intervention, Mohamed Aissa a insisté sur le fait de l'officialisation par le chef de l'Etat de Yennayer comme fête nationale aux côtés des deux autres fêtes, notamment le 1er janvier et 1er Moharrem. «Nous nous sommes rencontrés aujourd'hui dans la wilaya de Bouira à l'occasion du nouvel an berbère, Yennayer. Nous sommes ici pour célébrer le deuxième anniversaire de l'officialisation du jour de l'an berbère comme fête nationale. C'est une décision politique courageuse qui a été prise par le président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Cette officialisation émane de la philosophie de l'Etat algérien», a-t-il souligné. Dans un autre registre, le ministre des affaires religieuses et des Wakfs s'est attaqué, et ce, sans le nommer, au wahhabisme et aux idées qu'il avait pu semer dans la société algérienne. Il s'agit, selon Mohamed Aissa, «d'une étrange interprétation de la religion qui s'est introduite en Algérie et qui était totalement contraire à ce que nous avons hérité de nos aînés». «Des idées émanant des cultures locales voulaient imposer leur hégémonie sur notre culture qui date de plusieurs siècles. Des idéologies religieuses ont été importées, elles sont nées dans des pays dont l'existence ne dépasse pas un siècle et qui veulent l'imposer à une nation qui célèbre aujourd'hui l'an 2969 depuis la victoire de Chéchanq sur les pharaons», poursuit-il. Pour ce qui est de la grogne des imams, Mohamed Aissa a déclaré à la presse qu'un accord a été conclu entre les deux parties à l'issue d'une rencontre qui s'est tenue cette semaine. Le ministre a annoncé également qu'un décret ne tardera pas à être publié sur l'exploitation des wakfs par des investisseurs privés.