La wilaya d'Aïn Témouchent mise sur la valorisation et l'exploitation de ses atouts touristiques pour promouvoir ce secteur afin qu'il devienne un facteur de développement durable pour la région. La wilaya recèle d'importantes potentialités avec une façade maritime de 80 km de long, des sites et vestiges historiques importants témoins de l'histoire tumultueuse de la région et une position géographique privilégiée, du fait qu'elle se situe entre Oran et Tlemcen, deux pôles importants de l'Ouest du pays. Toutefois, le secteur du tourisme n'avait pas bénéficié d'un important intérêt, jusqu'à aujourd'hui. En effet, les autorités locales ont fait preuve d'une volonté grandissante de redynamiser le secteur pour en faire une ressource économique et une donnée incontournable dans l'équation du développement. Les plages témouchentoises ont accueilli, lors de la saison estivale 2018, quelque 16 millions d'estivants. La wilaya a occupé la 3e place en termes d'affluence à l'échelle nationale après Oran et Boumerdès, a rappelé le directeur du Tourisme et de l'Artisanat, Hamouda Maameri. Cette 3e place est le résultat de la stratégie adoptée par les responsables locaux du secteur pour faire d'Aïn Témouchent un pôle touristique par la mise sur pied de mécanismes visant à encourager l'investissement dans le domaine touristique et améliorer la qualité des services offerts aux visiteurs et aux touristes. L'accent a été mis également sur les mécanismes de promotion touristique, en s'appuyant sur les agences touristiques locales appelées à commercialiser le produit touristique local, ainsi qu'à le faire découvrir au grand public par le biais des TIC et des réseaux sociaux. Du tourisme toute l'année Concrètement, la wilaya dispose de 25 établissements hôteliers d'une capacité d'accueil globale de 3.800 lits ainsi que 20 agences de voyages et de tourisme. Ces structures sont des vecteurs incontournables pour promouvoir le tourisme, a estimé le responsable du secteur. L'enjeu actuel pour la direction chargée du secteur est d'assurer une activité touristique tout le long de l'année et ne pas se limiter uniquement à la seule saison estivale. Cette démarche, selon M. Maâmeri, doit être assurée en collaboration avec les collectivités locales, qui trouveront des sources supplémentaires pour améliorer leurs trésoreries. Pour l'année 2019, le parc hôtelier de la wilaya sera renforcé par quatre nouveaux hôtels de haut standing sur les plages de Rachgoun (Béni Saf), Sassel (Ouled Boudjemaâ) et Terga. Ils offriront quelque 1.500 lits supplémentaires. Ces projets ont nécessité un investissement de 2,6 milliards DA et permettront la création de 200 emplois permanents outre des emplois saisonniers. «Ces nouveaux hôtels enregistrent des taux d'avancement appréciables de leurs travaux. Ils apporteront une valeur ajoutée à l'activité touristique locale, puisqu'à eux seuls, ils offriront le tiers de la capacité d'accueil existant actuellement dans la wilaya», a souligné Hamouda Maâmeri. Outre l'accompagnement de différents investissements hôteliers, le secteur du tourisme sera marqué par l'encouragement de projets de divertissement comme les parcs d'attractions et ceux des jeux aquatiques. Ce créneau devra créer une dynamique au tourisme tout au long de l'année et faire de la wilaya une zone touristique par excellence. Afin d'encourager les investissements, dix Zones d'expansion touristique (ZET) s'étendant sur une surface globale de 1.901 ha ont été créées. Celles-ci doivent abriter des projets d'investissement. Dans ce contexte, l'aménagement partiel de la ZET de Bouzadjar a atteint un taux important d'avancement alors que celui des ZET de Rachgoun et de Terga sont en cours de lancement, a-t-on expliqué. Une offre diversifiée Dans le même contexte, les responsables du secteur poursuivent l'assainissement du foncier touristique par le biais de comités de contrôle, veillant au respect des engagements des investisseurs et à la concrétisation de leurs projets touristiques sur le terrain. Pour l'année 2019, les responsables du secteur misent sur la relance du tourisme intérieur et sa promotion. Outre l'offre balnéaire qui draine un nombre considérable de touristes nationaux, Aïn Témouchent veut jouer pleinement la carte du tourisme thermal, avec la station de Hammam Bouhadjar, exploitée tout le long de l'année. Cette station thermale relevant du secteur public dispose d'un hôtel et des bungalows offrant une capacité d'accueil de 214 lits. Des travaux de réaménagement et de rénovation ont été lancés en vue de la modernisation du site pour assurer aux curistes des prestations de services de qualité. Les sites archéologiques et historiques représentent également des créneaux à investir pour attirer les visiteurs. Parmi ces lieux figurent le site archéologique de Siga, le tombeau et sépulture royale de Syphax, qui a fait récemment l'objet d'un colloque international, organisé par le Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA). Pour l'année prochaine, il sera également question d'investir dans le créneau du patrimoine en réhabilitant les waadas, qui drainent de milliers de visiteurs, les lieux de culte comme les nombreuses zaouïas ou encore le tourisme écologique. Pour ce dernier vecteur, les responsables du secteur citent le cas de l'Ile Leïla, située face à la plage de Rachgoun et s'étendant sur 14 has en cours d'exploitation comme espace écologique protégé au titre du mécanisme de promotion touristique. Il s'agira également d'encourager le tourisme balnéaire par l'utilisation des bateaux-mouches, des bateaux restaurants et autres attractions. Par ailleurs, l'artisanat reste un élément principal devant accompagner la dynamique touristique par laquelle les autorités de tutelle veillent à mettre en exergue le produit local dans le cadre des manifestations régionales, nationales et des rendez vous internationaux et à compter sur les gérants d'hôtels pour créer des espaces d'exposition et de commercialisation de l'artisanat local.