Les 80 km de littoral de la wilaya d'Aïn Témouchent n'offrent que 2354 lits aux estivants. En l'absence manifeste de politique touristique, les estivants se rabattent sur la formule «accueil chez l'habitant». A Bouzadjar, en jour de semaine, la matinée, la plage est déserte. C'est dans l'après-midi qu'elle est envahie au fur et à mesure par l'arrivée massive d'estivants, notamment ceux venant de wilayas limitrophes. Cette situation est identique sur la majeure partie des 20 plages ouvertes à la baignade. Si Bouzedjar est mise en exergue c'est parce qu'elle est devenue la plus prisée des destinations par les estivants et qu'elle a détrôné la station balnéaire de Terga. C'est qu'en cette dernière, l'insécurité règne. Les agressions y sont monnaies courantes, notamment de la part de prétendus gardiens de parkings qui n'hésitent pas à dégrader les véhicules d'estivants refusant de verser l'argent. Le P/APC a reçu plusieurs plaintes. Il a déclaré à la radio locale avoir saisi la gendarmerie qui attendrait du renfort afin de sécuriser la plage. Pour ce qui est de l'hébergement en tourisme balnéaire, il n'en existe qu'à Terga, Béni-Saf et Rachgoun. Les ZET demeurent vierges, d'où l'affluence de tous les coins du pays. Autre décor, à l'est de Bouzedjar, la plage de Madagh 1, est en train d'être engloutie par le béton aux fins de réalisation d'un abri de pêche, une infrastructure à l'inutilité avérée et à la nuisance certaine pour l'écosystème, celui du protégé site des Iles Habibas. En fait, hypocrisie caractérisée, c'est une marina qui est en cours de réalisation pour l'accompagnement de futurs gros et hypothétiques investissements touristiques sur l'autre mitoyenne et homonyme plage, côté wilaya d'Oran. C'est dire si, d'en haut-lieu et non localement, on a mis la charrue avant les bœufs et qu'il est certain, pour les gens de la région, qu'il va être engorgé par des bateaux de plaisance bien avant qu'aucun projet touristique ne voit le jour. L'absence manifeste de politique touristique est ainsi telle que le secteur est pris de vitesse par le créneau de l'accueil chez l'habitant, ce qui pallie quelque peu à la faiblesse de l'investissement. Très courues, les autorités estiment leur fréquentation à sept millions, les plages des 80 km de littoral témouchentois n'offrent que 2354 lits aux estivants. Si, il y a quelques années, des propriétaires de cabanons et surtout des habitants des villes et douars côtiers ont commencé à louer leurs maisons et aller ailleurs le temps de l'été, cela afin d'améliorer leur ordinaire, aujourd'hui, c'est l'informel qui a conquis la place. En effet, tout terrain disponible dans le moindre douar est acheté par les détenteurs de fortune pour construire soit disant des résidences secondaires. Or, quand on les visite, on découvre une bâtisse conçue pour la location aux estivants. Ainsi, plusieurs y sont casées, chacune avec ce qu'il faut d'aménagement (chambre, douche, cuisine). Les prix sont si prohibitifs qu'ils rapportent au m2 plus au propriétaire qu'à un hôtelier. Amar Ghoul qui est venu la semaine écoulée à Témouchent n'a rien vu de tout de cela, tout occupé à un show médiatique face à une trentaine de journalistes ramenés d'Alger. Il n'a pas rencontré les élus avec lesquels une rencontre était programmée. Il n'a pas également entendu les opérateurs et les autorités locales. Pour lui, un décret exécutif à paraitre en septembre résoudra les problèmes du secteur. Qui peut croire cela ?