Pour la première fois dans l'histoire du pays, un président sortant a accepté de ne pas se représenter Le Congo, qui a choisi l'alternance pacifique, n'a toujours pas de président, après l'élection présidentielle. La communauté diplomatique de Kinshasa, qui avait été informée par l'Eglise de la probable élection de M. Fayulu, est également sceptique, comme l'est le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui l'a fait savoir publiquement, jeudi. Les Etats-Unis ont souhaité des «éclaircissements». Martin Fayulu, conteste lui-même l'élection de Félix Tshisekedi, et appelle ses électeurs à le soutenir. En 2016, bravant la répression, les Congolais et l'Eglise catholique ont fini par contraindre le président, Joseph Kabila, à renoncer à se maintenir au pouvoir au-delà de la limite constitutionnelle. Pour la première fois dans l'histoire du pays, un président sortant a accepté de ne pas se représenter. C'était en août 2018. La maturité démocratique dont a fait preuve le peuple congolais est aujourd' hui compromise, par la bataille électorale opposant les candidats à l'élection présidentielle. Le candidat soutenu par l'ancien président Kabila était battu. L'opposant, Félix Tshisekedi, a été proclamé vainqueur. Martin Fayulu conteste l'élection de Félix Tshisekedi. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré que M. Tshisekedi a remporté la présidentielle, devançant l'autre leader de l'opposition divisée, Martin Fayulu, deuxième. Ce qui est contesté par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), comme l'a annoncé, au cours d'une conférence de presse donnée hier, Onatien Nshole, secrétaire général de l'épiscopat congolais. Les confrontations opposant les partisants des candidats ont fait six morts. Le ministre français des Affaires étrangères a estimé, jeudi, que les informations de la présidentielle en RD Congo, annoncées mercredi, n'étaient pas conformes, et que l'opposant, Martin Fayulu, en était a priori le vainqueur. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a estimé, jeudi, que les résultats annoncés de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), ne semblaient pas conformes aux informations que l'on a pu constater ici ou là. Les élections se sont déroulées à peu près dans le calme, ce qui est une bonne chose, mais il semble bien que les informations ne soient pas conformes aux résultats que l'on a pu constater ici ou là, parce que la conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications et annoncé des contradictions, a dit Jean-Yves Le Drian sur CNews. Martin Fayulu a dénoncé un putsch électoral. Je pense qu'il faut qu'on garde son calme, qu'on évite les affrontements, et puis que la clarté soit faite, a poursuivi Jean-Yves Le Drian. La France, a ajouté le ministre des Affaires étrangères, a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies, en fin de semaine dernière pour les clarifications. Les Etats-Unis ont appelé au calme en République démocratique du Congo. « Nous exhortons toutes les parties à rester calmes lors de la poursuite du processus» électoral. «Nous attendons la clarification des questions soulevées lors du dépouillement du scrutin», a dit Washington.