La commission électorale de la République démocratique du Congo (Céni) a annoncé samedi soir aux participants au «dialogue national» pour intégration dans l'accord politique à conclure, son intention de convoquer l'électorat pour la présidentielle, les législatives nationales et provinciales en novembre 2017, une proposition rejetée par l'opposition. «La convocation de l'électorat pour les élections présidentielles, législatives nationales et provinciales en une seule séquence interviendra en novembre 2017», a déclaré à la presse Corneille Naanga président de la Céni, rendant compte de sa présentation aux participants au «dialogue national» qui se tient depuis le 1er septembre à Kinshasa et qui est censé baliser la voie à des élections apaisées, crédibles et transparentes. «Cette convocation coïncidera avec l'inscription des candidatures», a ajouté M. Naanga. Devant la plénière du «dialogue», il a précisé que la Céni doit disposer de «504 jours à partir du 31 juillet 2017» pour faire face aux contraintes techniques liées à l'organisation simultanée de la présidentielle, les législatives nationales et provinciales, une proposition que rejette l'opposition, «parce qu'elle retarde la présidentielle». «Les experts de l'OIF et de l'ONU sont clairs là-dessus. Il faut à la Céni six mois maximum après le 31 juillet 2017 pour organiser les trois scrutins», a réagi notamment Jean Lucien Bussa, porte-parole de l'opposition au «dialogue national», évoquant l'expérience de la Céni en 2006 et en 2011. «La Céni doit recevoir des assignations du dialogue et non faire ce qu'elle veut», a martelé l'opposant. «Nous cherchons à résoudre la crise, le peuple n'attend pas la présidentielle du 25 novembre 2018», a-t-il ajouté. «La publication du calendrier est une compétence exclusive de la Céni», a aussitôt relevé M. Naanga, précisant n'avoir donné que des «indications» aux participants au «dialogue national». «On peut tout finir en une année et avoir la présidentielle dans un court délai, c'est franchement exagéré de faire pareille projection», a déclaré pour sa part l'abbé Nshole, le délégué de l'Eglise catholique au «dialogue». Dans un message intitulé «Pour la RDC je ne me tairai pas», la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exhorté la majorité et la frange de l'opposition qui boudent le dialogue à «poser des actes de grandeur qui débloqueraient la situation» en acceptant la création d' «un cadre inclusif» en vue de «la mise en commun» des positions des uns et des autres. L'Eglise catholique a suspendu sa participation aux travaux du «dialogue» depuis le 20 septembre en vue «de rechercher un consensus plus large», après les violences des 19 et 20 septembre lors des manifestations d'opposition qui visaient à demander au président congolais Joseph Kabila de quitter le pouvoir à la fin de son mandat le 20 décembre et ayant fait 49 morts, selon l'ONU.