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Elections en RDC : Inquiétant compte à rebours d'ici à dimanche au cœur de l'Afrique
Publié dans Le Maghreb le 30 - 12 - 2018

Le compte à rebours toujours incertain des élections prévues dimanche en République démocratique du Congo a repris vendredi, avec des violences pré-électorales dans l'Est et une réunion imprévue entre les candidats à la présidentielle et la commission électorale, en présence d'observateurs africains à Kinshasa.

Au moins un manifestant a été tué et quatre blessés par balles à Beni, a indiqué le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
La résidence d'un officier de police a été incendiée, ont indiqué des sources militaires et policières.
La police a dispersé à Beni, Butembo et Goma des manifestants qui protestaient contre le report des élections générales à Beni-Butembo, officiellement en raison du virus Ebola et des tueries de civils.
Ce report exclut 1,2 million d'électeurs sur 40 millions enregistrés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le report vise des bastions anti-président Joseph Kabila, affirme l'opposition.
Un appel à la grève générale avait été lancé par la coalition politique autour de l'opposant Martin Fayulu. Il n'a eu aucun écho ailleurs dans le pays.
A Kinshasa, M. Fayulu, des représentants des deux autres principaux candidats, Félix Tshisekedi et Emmanuel Ramazani Shadary, et le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, se sont retrouvés pour une réunion en présence des observateurs africains de l'Afrique australe. Ces observateurs de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (Sadc) font partie des rares autorisés par Kinshasa à superviser ces élections déjà reportées trois fois.
Jeudi soir, Kinshasa a demandé l'expulsion dans les 48 heures du représentant de l'Union européenne, le Belge Bart Ouvry. Une mesure de rétorsion après le prolongement des sanctions européennes visant entre autres M. Shadary, le "dauphin" du président Kabila.
"C'est une situation qui inquiète très fortement", a commenté le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders à l'agence de presse Belga.
A 48 heures du vote, la Céni installait dans la plus grande discrétion, voire à huis clos, son matériel électoral dans les bureaux de vote.
Dans les grandes villes (Kinshasa, Goma, Lubumbashi, Tshikapa...), aucune "machine à voter" n'était encore visible vendredi.
"Pour des raisons de sécurité, le matériel électoral ne sera mis en place dans les bureaux de vote de Goma que samedi", a affirmé l'antenne locale de la Céni dans la capitale du Nord-Kivu (est).
Les Congolais doivent désigner le successeur du président Joseph Kabila à la tête du plus grand pays d'Afrique sub-saharienne, qui stocke d'immenses richesses minérales mais dont la pauvreté des habitants entretient l'instabilité chronique.
Fait sans précédent, M. Kabila, 47 ans, a renoncé à briguer par la force un troisième mandat interdit par la Constitution.
Trois candidats se détachent dans la course à sa succession: son "dauphin" Emmanuel Ramazani Shadary, donné perdant par les sondages de trois organismes, et les deux opposants, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.
Ces trois hommes promettent d'injecter en cinq ans des dizaines de milliards de dollars dans l'économie pour élever le niveau de vie moyen des Congolais (458 dollars par personne et par an).
"Si les élections sont libres et équitables, un candidat de l'opposition est presque certain de remporter la présidence", écrit la figure de proue du GEC, Jason Stearns.
Fayulu, l'inattendu
Outsider de l'opposition il y a encore deux mois, Martin Fayulu, ex-cadre dirigeant d'ExxonMobil, est devenu en quelques semaines le pivot de l'élection présidentielle prévue le 30 décembre en République démocratique du Congo, le candidat qui concentre les attaques les plus virulentes du pouvoir.
Jusqu'au mois de novembre, l'ex-cadre dirigeant de cette major pétrolière américaine était un opposant parmi d'autres au chef de l'Etat Joseph Kabila.
Avec son petit parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (Ecidé), M. Fayulu apparaissait au second plan par rapport à la formation historique d'opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Depuis mi-2015, l'espace politique anti-président Joseph Kabila était en outre occupé par des opposants de très fraîche date qui venaient de quitter les cercles du pouvoir, comme l'ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi.
Enfin, le retour dans le jeu de l'ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, acquitté en juin par la Cour pénale internationale, semblait condamner à jamais M. Fayulu aux seconds rôles au seuil de la soixantaine. Le député lui-même estime avoir été toujours été "relégué au second plan" par rapport aux autres opposants, affirme un de ses proches. M. Fayulu est passé de l'ombre à la lumière le 11 novembre, date de la signature d'un accord entre opposants à Genève. En Suisse, il a reçu le soutien dans la course à la présidentielle de MM. Katumbi et Bemba, eux-mêmes empêchés se présenter.
L'homme d'affaires Katumbi et l'ex-vice-président Bemba pensaient sans doute garder le contrôle de "leur" candidat, par exemple en soutenant financièrement sa campagne.

A l'assaut du Katanga
"Ses parrains Katumbi et Bemba vont être surpris. Il regarde son intérêt à lui", poursuit le proche de M. Fayulu. "Martin est convaincu que c'est une mission divine qui lui a été donnée".
Son lancement de campagne s'est fait tambour battant dans l'Est, dans la ville-martyre de Beni, où le vote a depuis été renvoyé à mars, soit après la validation de la présidentielle, puis à Kisangani où il a rassemblé une marée humaine, sans doute avec l'aide des réseaux Katumbi.
Le natif du Bandudu (centre-ouest) a ensuite commis une sorte de crime de quasi lèse-majesté en partant à l'assaut du Katanga, fief swahilophone du président Joseph Kabila.
Plusieurs de ses partisans seraient morts dans des affrontements avec la police ou de présumés sympathisants de la majorité lors de ses deux étapes à Lubumbashi et Kalemie. Le pouvoir ne reconnaît que des blessés.
M. Fayulu affirme aussi avoir été empêché de se rendre à Kindu, le fief du candidat du pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary, et Kolwezi, bastion minier du Katanga. Le pouvoir lui reproche de vouloir saborder le processus électoral avec son refus de la fameuse "machine à voter", la procédure de vote retenue par les autorités pour le scrutin du dimanche 30 décembre. "Il prépare une crise post-électorale et nous l'attendons au tournant", a prévenu le porte-parole du gouvernement et du candidat de la majorité, Lambert Mende. "Cette crise-là, nous l'avons anticipée et nous avons les moyens aussi bien humains que politiques pour y faire face", a-t-il poursuivi.
"Il y a des géants aussi dans l'opposition, mais certainement pas M. Fayulu", a conclu M. Mende, le traitant de "souris-naine". Avant de faire irruption dans la campagne, M. Fayulu s'était fait remarquer par son courage physique lors des manifestations anti-Kabila meurtrières de septembre 2016 (blessure à la tête) et les contestations anti-Kabila d'octobre 2017 (arrestation). Né le 21 novembre 1956 à Kinshasa qui s'appelait encore Léopoldville, M. Fayulu a fait ses études en France et aux Etats-Unis. A l'Institut supérieur de gestion de Paris, le "petit Congolais", qui avait passé son bac au pays, faisait partie d'une vingtaine d'étudiants admis en deuxième année parmi 2.000 au départ, racontait-il récemment, pour dénoncer la dégradation depuis du système scolaire congolais.
M. Fayulu, qui veut injecter 126 milliards de dollars dans l'économie congolaise, a fini au poste de directeur général en Ethiopie sa carrière chez ExxonMobil.
A Kinshasa, il est aussi propriétaire d'un discret petit hôtel avec piscine brièvement fermé par les autorités. Un hôtel à mi-chemin entre la présidence et la résidence personnelle du chef de l'Etat.


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