Aidés par la perspective d'une baisse de la production mondiale d'or noir entre la crise vénézuélienne et les efforts de l'Opep ainsi que par des chiffres solides sur l'emploi américain, les cours du pétrole ont terminé la semaine en nette hausse. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a gagné 1,91 dollar pour terminer à 62,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de mars s'est apprécié de 1,47 dollar pour finir à 55,26 dollars. «Entre les sanctions contre le Venezuela, les perturbations en Libye et la réduction de la production des membres de l'OPEP et de leurs partenaires, le marché anticipe une réduction de l'offre de pétrole», a relevé Andy Lipow du cabinet Lipoil Oil Associates. Du côté du Venezuela, les Etats-Unis ont en effet sanctionné en début de semaine la compagnie pétrolière nationale PDVSA en lui interdisant de faire du commerce avec des entités américaines et en gelant ses avoirs à l'étranger. «Le département américain du Trésor a depuis apporté des détails et le marché commence vraiment à réaliser l'impact de ces sanctions. Les raffineries semblent commencer à se tourner vers des fournisseurs alternatifs», a souligné Lipow. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires, dont la Russie, ont pour leur part décidé début décembre d'accentuer leurs efforts de limitation de la production à partir de janvier. Déjà, selon un rapport hebdomadaire des autorités américaines, les exportations d'Arabie saoudite vers les Etats-Unis ont beaucoup baissé, et aux Etats-Unis, la société Baker Hughes a comptabilisé vendredi 15 puits de pétrole actifs de moins que la semaine précédente, à 847 puits, ce qui est le plus faible niveau depuis mai 2018. Même si la production de brut est actuellement à un niveau record dans le pays, le repli du nombre de puits laisse entrevoir une légère baisse des extractions dans les mois à venir. Dans le même temps, «les solides chiffres américains sur l'emploi laissent supposer que l'économie va bien dans le pays et que la consommation de pétrole devrait y rester robuste», a souligné Lipow. Les Etats-Unis ont de fait créé 304.000 emplois en janvier, bien au-dessus des prévisions des analystes qui misaient sur 160.000 embauches.