Les prix du pétrole ont ouvert en petite baisse vendredi à New York et avançaient légèrement à Londres, soutenus par des troubles en Libye et en Irak, mais déprimés par une offre américaine toujours élevée. Vers 14H10 GMT, le cours du baril de light sweet crude pour livraison en avril perdait 49 cents à 50,27 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Certains investisseurs s'inquiètent des violences en Libye, où la production est perturbée, et l'incendie de puits vers Tikrit en Irak par le groupe Etat Islamique, a rapporté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. En Libye, les affrontements ont poussé la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) à déclarer l'état de force majeure dans 11 champs pétroliers mercredi, ce qui la sort de l'obligation de remplir sa part des contrats de livraison. Cela pourrait soutenir le marché, mais je pense que les troubles libyens ont été assimilés depuis un moment, a relativisé Andy Lipow. De plus, en ce qui concerne le Moyen-Orient, on semble se rapprocher d'un accord dans le cadre des négociations sur le programme nucléaire de l'Iran, ce qui pourrait conduire le pays à exporter un million de baril de plus par jour, ont prévenu les experts de Commerzbank. Plus que le baril de Brent côté à Londres, qui grignote une vingtaine de cents, le WTI continue à souffrir du niveau élevé de l'offre aux Etats-Unis, dont les réserves de brut ont encore bondi la semaine dernière, d'une dizaine de millions de barils. Les prix restent sous pression, au moment où les stocks continuent à augmenter en Amérique du Nord, et cette tendance va continuer en mars, a prévu Andy Lipow, pour qui les cours du WTI risquent de rechuter prochainement autour de 40 dollars, après avoir atteint en janvier leur plus bas depuis six ans. Dans ce contexte, le marché regardera comme chaque vendredi dans quelle mesure le nombre de puits en activité a diminué aux Etats-Unis, selon le décompte hebdomadaire établi par le groupe parapétrolier Baker Hughes. Quoi qu'il en soit, le marché va rester affecté tant qu'il y aura autant de pétrole, puisque l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) refuse purement et simplement d'abaisser sa production, a conclu Andy Lipow. C'est la décision de l'Opep en novembre de s'abstenir de changer son plafond de production qui a accéléré la chute des cours du pétrole, qui vaut actuellement la moitié de son prix de juin dernier. Sur le plan de la demande, le marché assimile les chiffres officiels de Washington sur le marché de l'emploi en février, avec une baisse plus forte que prévu du taux de chômage mais une hausse minime du salaire moyen.