A 34 jours du dernier délai de dépôt des candidatures, ma conviction est qu'il est candidat» Pour le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat, malgré son état de santé, ne fait aucun doute. «Avez-vous des doutes sur la candidature de Bouteflika ? A 34 jours du dernier délai de dépôt des candidatures, ma conviction est qu'il est candidat», a-t-il répondu, hier à Alger, en conférence de presse, à une question sur la candidature du chef de l'Etat. M. Ouyahia exclut toute option de plan B. Il a affirmé que Bouteflika annoncera sa candidature dans une lettre au peuple algérien. Le conférencier a précisé que Bouteflika n'animera pas sa campagne électorale en raison de son état de santé qui ne le lui permet pas. «Le peuple le connaît parfaitement. Il sait que sa santé n'est plus ce qu'elle était il y a quelques années», a souligné M. Ouyahia, annonçant au passage la présentation du bilan du quatrième mandat. Le patron du RND a soutenu que le problème de l'opposition avec Bouteflika ne date pas d'aujourd'hui. «L'angoisse de certains envers Bouteflika doit cesser. Il faut qu'ils soient un peu plus démocrates. La constitution ne lui interdit pas de présenter sa candidature», a-t-il lancé, expliquant que la constitution révisée en 2016 limite les mandats présidentiels à deux, mais ne s'applique pas avec effet rétroactif. Le conférencier a affirmé que son parti soutient le cinquième mandat parce que le pays a besoin de stabilité. Il a plaidé pour la continuité, tout en affirmant que les partisans du changement ont le droit de défendre leurs idées. «Dans un pays où tout dépend de l'Etat, il faut la stabilité. Et nous pensons que le Président Bouteflika est le meilleur garant de la stabilité», a-t-il dit, souhaitant que cette dépendance vis-à-vis de l'Etat soit dépassée dans l'avenir. Interrogé sur les sorties d'Ali Ghediri, candidat indépendant à l'élection présidentielle du 18 avril prochain, qui base son discours sur la nécessité de rupture avec le régime en place, M. Ouyahia a estimé que ce dernier était libre, précisant que c'est au Conseil constitutionnel de trancher en dernier ressort les dossiers de candidature. Image douloureuse Affirmant que les réserves de change du pays sont de moins de 80 milliards de dollars, le conférencier a soutenu que «ceux qui veulent diriger le pays doivent avoir des projets concrets et des solutions pour améliorer la situation économique et non seulement des slogans comme celui de la rupture». Pour ceux qui craignent la fraude électorale, le conférencier a assuré que le scrutin sera transparent. Selon lui, le scrutin sera transparent grâce à l'urne transparente, à l'instance chargée de surveiller l'élection et aux observateurs internationaux invités par l'Algérie. Soutenant que l'Algérie n'est pas en crise politique, Ahmed Ouyahia a toutefois plaidé pour un consensus national pour faire face aux défis de demain. Concernant le nombre des postulants à la candidature qui ont retiré les formulaires qui a dépassé les 200 personnes, l'orateur a évoqué une image «douloureuse et dé-solante. C'est une question de narcissisme. Plusieurs d'entre eux sont venus pour rire et être vus par leurs amis à la télévision», a-t-il estimé, soulignant la nécessité de mettre en place de nouvelles conditions juridiques pour les postulants à la candidature à la magistrature suprême du pays. «Il faut corriger la situation à l'avenir», a-t-il plaidé. Selon lui, le Conseil constitutionnel retiendra en fin de compte moins d'une dizaine de dossiers. Ahmed Ouyahia a mis sa casquette de Premier ministre pour parler des partisans du boycott, en allusion au FFS qui a opté pour un boycott actif de l'élection. «Les partisans du boycott sont libres. C'est ça, la démocratie. S'ils veulent mener une campagne, ils peuvent le faire dans les salles. Mais s'ils décident de recourir à la rue, on ne va pas les laisser faire. L'Etat a les capacités de maîtriser la rue», a-t-il menacé. Toujours sous la casquette de Premier ministre, le conférencier a affirmé que la déclaration de politique générale du gouvernement sera présentée devant l'APN avant l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Mais la date n'est pas encore fixée, a-t-il précisé, soulignant qu'après l'élection présidentielle, la tradition veut que le gouvernement démissionne. Harga : Ouyahia dénonce des manœuvres politiques Le SG du RND a affirmé que des groupes criminels exploitaient la jeunesse algérienne à travers de «basses manœuvres politiques» pour faire la promotion du phénomène de l'émigration clandestine, assurant que l'Etat algérien y fait face à travers des mesures juridiques, de prévention et de contrôle. M. Ouyahia a pointé du doigt l'existence de 5 à 6 centres spécialisés, activant sur la toile, croyant ainsi nuire au régime en faisant la promotion de l'émigration clandestine. Soutenant que des secteurs souffrent du manque de main-d'œuvre, le conférencier s'est interrogé si les jeunes qui tentent la harga n'ont pas une autre conception de la vie. Pour le premier responsable du RND, l'Etat fait face à ces groupes criminels et à ce phénomène à travers des mesures juridiques, de contrôle et de prévention ainsi que des opportunités de travail et des actions de sensibilisation pour la jeunesse, regrettant qu'un opérateur de téléphonie mobile algérien ait commercialisé une puce en la nommant «harba».