Ils s'adonnent régulièrement à la chicha, sans se soucier des produits toxiques qu'elle contienne. Le football professionnel algérien est secoué de plein fouet par un nouveau cas de dopage à la cocaïne. C'est un vrai scandale qui doit éveiller les consciences chez les dirigeants de notre balle ronde et les parents des joueurs, devenus de plus en plus libres et indépendants, avec les grosses sommes d'argent qu'ils perçoivent. Les salaires des joueurs ont connu une hausse vertigineuse depuis l'instauration du professionnalisme en 2010. Les footballeurs et ceux qui rodent autour d'eux, notamment les pseudo-managers devenus plus nombreux que les joueurs (dixit le revenant sur la scène footballistique Saïd Allik), sont les plus grands bénéficiaires de ce professionnalisme boiteux et coûteux pour le trésor publique, un véritable gouffre financier. Grassement payés, les footballeurs, notamment ceux qui évoluent dans les deux divisions professionnelles de Ligues 1 et 2 Mobilis, ont désormais un nouveau mode de vie. Ils se permettent un grand train de vie au moment où les autres couches de la société souffrent le martyr et ont du mal à joindre les deux bouts. On les appelle aujourd'hui sur les réseaux sociaux, «les joueurs de la kératine et de la cocaïne». Le nouveau cas de dopage à la cocaïne, celui du jeune milieu de terrain du MC Alger Hicham Cherif El-Ouazzani, discrédite davantage nos footballeurs et nos clubs professionnels, incapables de protéger et de contrôler leurs joueurs, voire les sensibiliser sur les dangers qui les guettent, ceux du dopage et de la toxicomanie en premier lieu. Des joueurs mal-formés et difficiles à contrôler Le cas de Hicham Cherif El-Ouazzani est le cinquième du genre. «Cinq cas de dopage à la cocaïne en l'espace de huit ans, c'est trop, c'est très grave», tonne le nouveau président de la commission médicale de la Fédération algérienne de football (FAF), Djamel-Eddine Damardji, qui tient à tirer la sonnette d'alarme. La toxicomanie est en train d'envahir et de menacer sérieusement le milieu footballistique national. Profitant du faible niveau intellectuel de la majorité écrasante des joueurs, mal-formés aussi en l'absence des centres de formation, des réseaux mafieux, exerçant notamment dans les grandes villes, à Alger plus particulièrement, arrivent à écouler facilement leur marchandise en «poudre blanche» qui arrive aujourd'hui par grosses quantités chez nous, comme l'attestent si bien ces quintaux saisis et découverts par l'Armée nationale à Oran et à Skikda. Les footballeurs figurent parmi les principales cibles et victimes de ces réseaux que les services de sécurité doivent démanteler et mettre hors d'état de nuire. Vivant loin de leurs familles et échappant au contrôle de leurs employés, car leurs salaires leur permettent de louer des appartements, certains de nos footballeurs mal-pris en charge par les dirigeants et les médecins de leurs clubs, tombent facilement entre les mains de ces réseaux activant dans certains salons de thé, discothèques, hôtels et restaurants réputés ou étoilés. Ils s'adonnent régulièrement à la chicha, sans se soucier des produits toxiques qu'elle contienne. Des réseaux à démanteler L'infortuné et malheureux Cherif El-Ouazzani, second joueur oranais contrôlé positif à la cocaïne après Youcef Belaili, a reconnu qu'il est victime de mauvaises fréquentations. Une enquête s'impose pour démasquer les bourreaux de ce jeune footballeur, piégé à la veille d'un match important pour son club, le derby contre le CRB en l'occurrence. Ce nouveau cas de dopage à la cocaïne ne doit pas passer sous silence, comme celui de Belaili. La cocaïne peut provoquer des ravages sur la santé de nos jeunes, sportifs ou non. «C'est une substance très dure et très dangereuse pouvant provoquer un arrêt cardiaque chez le footballeur ou le sportif en général», précise le Dr Damardji, effaré par la propagation du dopage dans le football national. «On vient d'avoir deux cas positifs sur 163 joueurs soumis au contrôle anti-dopage. C'est grave, car on a dépassé les normes internationales», clame le président de la commission médicale de la FAF qui a repris les contrôles cette saison, après la signature du contrat avec le laboratoire de Lausanne, celui passé avec le laboratoire de Doha étant rompu. Le laboratoire de Doha a été suspendu par l'Agence mondiale antidopage.