Le dopage des joueurs de football tend à se banaliser dans le championnat d'Algérie. Le président de la commission médicale de la FAF, Djamel Eddine Damardji, avait déclaré que si les contrôles antidopage étaient ciblés, plusieurs joueurs seraient sanctionnés, du fait de la généralisation du dopage. Pis encore, les joueurs des divisions inférieures s'adonnent de manière massive à cette pratique dangereuse pour leur santé, en raison de l'absence de contrôle de la part des ligues mais aussi de la FAF, selon plusieurs techniciens et entraîneurs. Selon ces mêmes entraîneurs, certains joueurs des championnats des Ligues 1 et 2 simulent des blessures de manière à s'absenter des matches de championnat et éviter ainsi de subir des tests antidopage. C'est dire qu'il y a complicité au sein même des clubs, notamment les médecins et soigneurs. Le cas récent du joueur du MCA, Hichem Cherif El Ouazzani, est édifiant. Il a été contrôlé positif et il s'est avéré qu'il a consommé de la cocaïne et des drogues dures. Il ne s'agit pas malheureusement d'un cas isolé, puisque plusieurs autres joueurs s'adonnent à cette pratique. Il faut relever que cette situation est une conséquence directe de la mauvaise gestion des clubs, mais aussi de l'impunité dont jouissent ces joueurs qui ne sont inquiétés ni par les instances du sport et du football en Algérie, ni par la justice et encore moins par leurs dirigeants. Des joueurs avaient consommé de la cocaïne sans que leurs clubs respectifs et la FAF ne saisissent la justice. Le ministère de la Jeunesse et des Sports n'a jamais bronché, comme s'il n'était pas concerné, contrairement au président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, qui avait tiré la sonnette d'alarme. Il avait déclaré que les athlètes algériens réalisent de bons résultats au niveau national, grâce au dopage, alors qu'ils n'arrivent pas à s'imposer dans les compétitions internationales. Cette réalité touche la quasi-totalité des disciplines sportives en Algérie, dont le football. La situation est dramatique dans le football qui est un sport où des sommes d'argent colossales circulent. Les joueurs sont royalement payés par des clubs dont les présidents bénéficient des subventions de l'Etat. Ces joueurs sont gâtés et ne sont pas tenus par l'obligation du résultat. A cela, s'ajoute l'absence de l'encadrement, en raison de la démission des présidents et dirigeants de club. En ce sens, les joueurs qui sont gracieusement payés se retrouvent livrés à eux-mêmes et tombent ainsi dans des travers qui leur sont préjudiciables. Il faut aussi relever que le dopage des joueurs et la consommation de la cocaïne sont une des conséquences du professionnalisme dévoyé dans le football algérien. L'argent injecté dans le football par l'Etat a été détourné par les clubs. Les dirigeants de ces clubs ont dépensé l'argent du professionnalisme dans les salaires des joueurs, lesquels se sont mis à la cocaïne. C'est aussi une des facettes de la corruption qui gangrène le football algérien, infesté par une nouvelle race de dirigeants qui ont failli à leur mission d'éducateurs.