Au sein du Parti des travailleurs (PT), la question de la participation à l'élection présidentielle du 18 avril est toujours au stade du débat et de la consultation. Louisa Hanoune a déjà fait savoir que de son point de vue personnel, le parti ne devait pas participer, mais la direction du PT a bien retiré les formulaires de souscription. Hier, la secrétaire générale, qui s'exprimait à l'ouverture de la réunion du Bureau du parti à Alger, a déclaré que « des rapports quotidiens parviennent à la direction, suite aux consultations au niveau de la base ». Les débats, selon Louisa Hanoune, « font ressortir une profondeur dans l'analyse et des positions responsables qui prennent en considération les intérêts de la nation et la sauvegarde du pays ». Le Parti des travailleurs n'a donc pas tranché. Ce qui devra se faire vers la fin du mois de février en cours, lors d'une session ordinaire du Comité central (CC) du parti. En attendant, la direction du parti continue de recevoir les rapports des débats au niveau local. Lesquels devraient servir, sans doute, de plateforme en prévision de la réunion du CC qui doit se prononcer loin de toute pression, et en prenant en compte le seul «volet politique». En attendant, Louisa Hanoune assure que sa formation politique poursuivra son combat et sa campagne pour l'élection d'une Assemblée nationale constituante (ANC), à même de consacrer une «véritable rupture » avec le système en place. Et ce n'est pas uniquement un «slogan creux», insiste l'oratrice, mais un mot d'ordre que se fixe le PT. Pour la patronne du PT, la situation que traverse actuellement le pays «est toujours confuse». Elle décrit un système qui «n'a d'autre souci que sa propre pérennité, à travers le maintien du statuquo mortel pour la nation». Ceci, bien que ce même système, met-elle en garde, « a atteint un tel degré de putréfaction qu'il constitue lui-même le grand danger pour la nation ». Rappelons que lors de la dernière réunion du Bureau politique du PT, Louisa Hanoune avait plaidé pour la non-participation à la présidentielle du 18 avril. «Je pense personnellement que le parti ne doit pas aller à la prochaine élection présidentielle. Il ne doit pas y aller cette fois-ci. C'est là mon point de vue personnel, que j'exprimerai et défendrai au Bureau politique et au Comité central», avait-elle déclaré, tout en assurant qu'elle respectera et appliquera la décision qui émanera de la majorité du Comité central. Pourtant, quelques jours après, le 28 janvier exactement, le PT a procédé au retrait du dossier de candidature auprès des services concernés au Ministère de l'intérieur. « Par-delà la position personnelle de la Secrétaire générale, recommandant au Parti de ne pas participer à la prochaine élection présidentielle, le débat sur cette question au Bureau politique a fait ressortir les mêmes tendances qui se sont dégagées précédemment dans la réunion du Comité central », avait indiqué le Secrétariat du BP dans un communiqué. L'on distingue alors entre trois voies au sein du PT, que sont la participation, la non participation et une position non tranchée, défendue par ceux et celles qui ont considéré que les éléments de la situation politique ne permettent pas encore de le faire. Par ailleurs, Hanoune a dénoncé « les pressions de responsables au niveau des wilayas sur les élus locaux », les obligeant à signer des formulaires en faveur de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika, avant même que celui-ci ne se déclare officiellement. Des pratiquent qui dénotent du «caractère totalitaire du système en perpétuelle décomposition», a-t-elle crié.