Une recrue à 68 millions d'euros écartée pour des raisons sportives ? Un fait rarissime mais possible dans le Manchester City de Pep Guardiola. Le technicien espagnol a expliqué en conférence de presse avant le déplacement à Huddersfield, le 20 janvier, que Riyad Mahrez n'est pas dans le groupe en raison d'un turnover : «Il n'est pas blessé. C'est seulement la rotation. Il n'y a pas d'autres raisons à son absence». Depuis, l'ancien joueur de Leicester a retrouvé une place de remplaçant. Et c'est tout. Son temps de jeu est famélique en 2019. Seulement trois petites minutes en Championnat contre Arsenal (3-1), le week-end dernier, et deux titularisations lors de la double confrontation contre la modeste équipe de Burton Albion (troisième division, 9-0 et 1-0), en EFL Cup. Pourtant, en début de saison, le mariage entre Pep Guardiola et le joueur démarrait sous les meilleurs auspices. Durant sa présentation au club, Mahrez a loué son coach : «Je rêvais de jouer sous ses ordres. Quand j'ai appris qu'il me voulait, je n'ai pas hésité». Après un doublé sur la pelouse de Cardiff (5-0) le 22 septembre, le coach ibérique encensait sa recrue phare : «C'est un gars qui va beaucoup nous aider. Il a un talent particulier. Nous sommes tellement satisfaits de lui». Plusieurs motifs peuvent venir expliquer sa perte de statut au sein de l'effectif. La première est la concurrence féroce. Entre Bernardo Silva, Leroy Sané et Raheem Sterling et lui, il y a seulement deux places pour quatre. Pep Guardiola n'hésite pas à titiller les égos, afin que chacun donne sa pleine mesure. En début de saison, l'homme fort des Citizens avait mis à l'écart Leroy Sané, avant que ce dernier ne brille par la suite. C'est assurément l'exemple à suivre pour Riyad Mahrez. Une saison d'adaptation L'autre raison des difficultés du joueur réside dans la philosophie de jeu prônée par l'Espagnol. La première saison sous ses ordres est souvent consacrée à l'assimilation de ses préceptes. Les exemples sont nombreux, le dernier en date est celui de Bernardo Silva. Utilisé avec parcimonie la saison dernière, il est désormais un titulaire indiscutable. Une adaptation qui pourrait s'avérer plus compliquée pour Riyad Mahrez. Le meilleur joueur de PL en 2016 avait l'habitude que tous les ballons passent par lui à Leicester, et en ayant un maximum de liberté. A City, l'ailier est une option parmi tant d'autres, et il doit respecter des circuits bien définis. Même si le début d'année 2019 est cauchemardesque pour l'ancien Havrais, son bilan statistique reste tout à fait honorable, avec 9 buts et 10 passes décisives en 33 matches, toutes compétitions confondues depuis son arrivée cet été. Briller tout en devenant un joueur moins sauvage, moins égoïste, plus cérébral et plus collectif, c'est le défi qui attend Riyad Mahrez, pour persuader Pep Guardiola de composer de nouveau avec lui. Et prouver à tous qu'il n'est pas une erreur de casting.