Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré hier que la Russie et les Etats-Unis souhaitaient convoquer à la mi-novembre la conférence internationale de paix sur la Syrie, dite Genève 2, pour trouver une solution politique au conflit. «Nous nous sommes prononcés pour la convocation de la conférence internationale à la mi-novembre», a déclaré M. Lavrov cité par l'agence publique russe Ria Novosti à l'issue de pourparlers avec son homologue américain John Kerry sur l'île indonésienne de Bali. «Nous nous sommes mis d'accord sur des mesures à prendre pour que le gouvernement et l'opposition (syriens) participent à cette conférence», a-t-il poursuivi. Début octobre, Moscou avait indiqué que Damas pourrait entamer dans le cadre de Genève 2 des négociations de paix avec les éléments modérés de l'opposition armée. Parallèlement, l'opposition demande le retrait du président Assad comme préalable à des négociations. L'initiative d'une nouvelle conférence internationale à Genève, rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition, avait été lancée en mai par MM. Lavrov et Kerry, en vue de mettre fin au conflit syrien qui a fait plus de 100 000 morts en deux ans et demi. Mais l'organisation de cette réunion a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccord sur les objectifs et les participants, notamment entre la Russie et les Occidentaux. Genève 2 doit reprendre les grandes lignes d'un accord international sur une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève. Dans une interview au magazine allemand Der Spiegel, le président Assad déclare qu'il ne négociera avec les rebelles que si ceux-ci déposent les armes. «A mon avis, une opposition politique n'a pas à prendre les armes. Si elle accepte de déposer les armes et assure un retour à la normale, alors on peut discuter», dit-il. Sergueï Lavrov, de son côté, a souligné que les groupes de l'opposition syrienne devaient accepter d'aller à Genève sans poser de conditions et devaient aussi être capables de «parler d'une seule voix». Pour John Kerry, cette rencontre avec Sergueï Lavrov a été «l'une des plus productives que nous ayons eues». Les deux hommes ont longuement parlé des moyens de réunir les belligérants syriens à une conférence Genève 2, a-t-il dit. «Nous sommes convenus qu'il n'y avait pas de solution militaire et nous partageons un intérêt à ne pas voir des radicaux islamistes de chaque côté prendre une place plus grande en Syrie et c'est pourquoi nous avons renouvelé aujourd'hui notre engagement en faveur d'efforts très précis pour faire progresser le processus de Genève aussi rapidement que possible», a déclaré le secrétaire d'Etat américain. Des têtes de missiles détruites Par ailleurs, les experts internationaux ont supervisé dimanche en Syrie la destruction de têtes de missiles, de bombes et d'équipements pour mélanger les produits chimiques lors de la première journée de l'élimination de l'arsenal chimique syrien, a annoncé l'ONU. Les experts ont supervisé des personnels syriens qui «ont utilisé des lances thermiques et des meuleuses pour détruire ou mettre hors d'usage une série de matériels», indique un communiqué publié à New York par l'ONU et par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Sur ce plan, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a loué hier le consentement de la Syrie qui a permis d'entamer en un «temps record» la destruction de ses armes chimiques. «Le processus a démarré en un temps record et nous en sommes reconnaissants à la Russie, pour sa coopération, mais bien entendu aussi envers la Syrie, pour son consentement», a déclaré M. Kerry lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue d'un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov sur l'île indonésienne de Bali.