Le service de médecine nucléaire devant entrer en service avant la fin du premier trimestre de l'année en cours au Centre régional anticancéreux (CAC) d'Ouargla est vivement attendu, aussi bien par les malades de la wilaya que ceux d'autres régions du Sud du pays. «L'ouverture de ce nouveau service, premier du genre dans le Sud du pays, ouvrira de larges perspectives thérapeutiques, à travers l'accueil, le diagnostic et le traitement de cancéreux, aux premiers stades de la maladie, permettant de meilleurs résultats thérapeutiques», a estimé le directeur de la Santé et de la population (DSP) d'Ouargla. Selon Fadel Sadek, «ce service, doté d'équipements médicaux de haute technologie, consistant en deux appareils ‘caméra-gamma' et d'un labo-chaud, s'inscrit au titre des efforts des pouvoirs publics visant l'amélioration des conditions de prise en charge des cancéreux et la mobilisation des moyens médicaux nécessaires». «De larges espoirs sont fondés sur ce service appelé à fournir les prestations médicales pointues, les analyses et les diagnostics, aux cancéreux, notamment le dépistage précoce, en vue d'une meilleure prise en charge et thérapie», a-t-il souligné. Un membre du corps médical chargé de l'encadrement du CAC a affirmé que «d'intenses efforts sont déployés pour prendre en charge les cancéreux, notamment au niveau du service de radiothérapie». «Quelque 45 à 50 dossiers de cancéreux sont reçus et étudiés par le staff médical spécialisé Algéro-cubain, avant d'orienter le patient vers le service approprié», a déclaré l'oncologue Issam Debba. Le Dr Debba a relevé «une baisse sensible du nombre de dossiers de malades examinés par comparaison aux trois dernières années», en raison, a-t-il expliqué, «de l'ouverture, dans le cadre du plan national de lutte anticancéreuse, de structures médicales similaires dans plusieurs autres wilayas du pays, contribuant à atténuer la pression sur le CAC régional d'Ouargla». «La réception l'année dernière d'un appareil d'Imagerie par résonnance magnétique (IRM) au niveau de la même structure a largement contribué à la promotion des prestations médicales, à la satisfaction des patients, leur épargnant les coûts et déplacements et facilitant également la mission du corps médical», a-t-il ajouté. A ces efforts d'équipement, vient s'ajouter la réception cette année (2019) d'un nouvel accélérateur linéaire pour une meilleure prise en charge des cancéreux et la réduction des périodes d'attente. Des malades approchés par l'APS au niveau du CAC d'Ouargla ont affiché leur satisfaction des prestations médicales prodiguées au niveau de cette structure, à l'image d'Amel, la trentaine, venue de la wilaya limitrophe d'El-Oued suivre ses séances de chimiothérapie et qui dit «vivre normalement avec le cancer du sein depuis son séjour au CAC, grâce au soutien psychologique apporté par le staff médical qui m'a convaincu que la volonté de guérir constitue la moitié de la thérapie et m'a ainsi amené à accroître ma volonté et ma résistance». «Mes souffrances n'en finissaient pas sur de longs mois à attendre des séances de traitement au niveau du CAC-Marie Curie (Alger)», «des épreuves difficiles qui ont commencé à s'atténuer depuis mon arrivée au CAC d'Ouargla», a-t-elle confié. Plus de 180 nouveaux cas de cancer en 2018 Plus de 180 nouveaux cas de cancer ont été recensés l'année dernière dans la wilaya d'Ouargla, contre un chiffre «alarmant» de 328 cas enregistrés en 2017, selon le bilan du registre des cancéreux de l'établissement public hospitalier EPH-Mohamed Boudiaf d'Ouargla. L'opération de recensement, qui se poursuit a recensé jusqu'ici 118 cas de cancéreux chez les femmes et 64 cas chez les hommes, dont la prévalence des tumeurs diagnostiquées sont liés aux cancers du sein (65 cas), du col de l'utérus (5 cas), en sus d'autres types de cancers. Le cancer du sein est l'un des plus dangereux types de cancer atteignant les femmes, représentant un taux de 45% à 50% des cancers diagnostiqués chez cette catégorie sociale, dont les cancers de l'appareil digestif et le colon, selon la même source. Ce dernier représente, par contre, le type le plus répandu chez les hommes avec 12 cas recensés l'année dernière, suivi du cancer de la prostate avec 10 cas. La sensibilisation sur la lutte anticancéreuse demeure l'une des préoccupations de nombreuses associations locales activant dans ce domaine, dont les associations «Amis du malade», «El-Basma», «Nissa El-Kheïr», «Ness El-Khir-Ouargla», qui s'emploient à venir en aide aux cancéreux par l'organisation de différentes manifestations et activités de soutien aux malades. Ces associations s'attellent à diversifier leurs activités en accompagnant les malades accueillis au niveau du centre d'accueil d'El-Hadeb (commune de Rouissat), dans le cadre d'une convention avec les directions de la solidarité et la DSP pour héberger les malades et leurs familles.