L'Europe a mis en garde aujourd'hui, contre les dangers d'une confrontation au Vénézuela, et souligné qu'elle allait poursuivre sa participation aux initiatives internationales pour tenter de régler pacifiquement la crise dans ce pays. «Nous avons exclu de manière catégorique tout soutien de l'Union européenne ou toute acceptation à l'égard d'une escalade militaire au Vénézuela», a averti la chef de sa diplomatie, Federica Mogherini, au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'UE, à Bruxelles. Le chef de la diplomatie espagnole, Josep Borell, s'est déclaré préoccupé par les informations faisant état d'un «déploiement de militaires américains à la frontière entre la Colombie et le Vénézuela». Coprésidents du groupe de contact international, l'Europe et l'Uruguay vont envoyer une mission technique «cette semaine» à Caracas, pour «évaluer le soutien à apporter pour ouvrir la voie à une transition démocratique et pacifique», et notamment à l'organisation d'«une élection présidentielle libre», a précisé Federica Mogherini. Les membres de la mission doivent «rencontrer les différents acteurs», a poursuivi Federica Mogherini. «Nous cherchons une sortie pacifique de cette crise», a-t-elle insisté. «On ne sortira de la crise politique au Vénézuela que par une élection présidentielle, et cette sortie démocratique, pour nous, est confiée à Juan Guaido (le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, ndlr), car il a aujourd'hui la légitimité pour organiser cette élection», a pour sa part soutenu le chef de la diplomatie française. Juan Guaido, autoproclamé président par intérim, est soutenu par Washington. Un coup d'Etat cautionné contre la légalité mondiale, et dénoncé par nombre de pays dont la Russie, la Chine, l'Inde et la Turquie.