« La sécurité de l'Algérie ne suppose pas uniquement la force armée, mais également la maturité, l'unité, l'action et le consensus national », a-t-il clamé. A seulement deux mois de l'élection présidentielle du 18 avril prochain, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, appelle au consensus national. Dans un message à l'occasion de la Journée nationale du Chahid, lu hier à Tiaret en son nom par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, il a affirmé que la sécurité de l'Algérie requérait « l'unité, l'action et le consensus national ». « La sécurité de l'Algérie ne suppose pas uniquement la force armée, mais également la maturité, l'unité, l'action et le consensus national », a-t-il clamé, appelant les Algériens à faire prévaloir l'intérêt de l'Algérie « à chaque fois qu'il est question de sauvegarder notre indépendance politique, économique et sécuritaire ». Le premier magistrat du pays a exhorté les Algériens à « unir leurs forces pour la préservation du serment fait aux Chouhada, de continuer le combat sur la voie de la construction et de l'édification ». Soulignant que le pays connaît d'importants progrès dans tous les domaines, fruits de tant d'efforts et de persévérance dans la grande bataille, celle de la construction et de l'édification depuis l'indépendance, Bouteflika a noté que « nous vivons dans un environnement jalonné de menaces et de bouleversements », tout en appelant à veiller à la préservation de ces acquis, et de rester mobilisés pour davantage de progrès. Le chef de l'Etat, qui est candidat à l'élection présidentielle du 18 avril pour un cinquième mandat, n'a pas fait d'allusion à ce scrutin. Il a mis en avant la sécurité affermie dont jouit à présent l'Algérie, grâce aux sacrifices des fils de l'Armée nationale populaire (ANP), auxquels il a adressé, « au nom de tous les Algériens, ainsi qu'à tous les corps de sécurité, officiers, sous-officiers et soldats, hommage pour leur professionnalisme et leurs sacrifices, ainsi que pour leur mobilisation contre les résidus du terrorisme, et pour la préservation de la paix et de la stabilité de l'Algérie ». Réalité tangible Il a aussi évoqué la réconciliation nationale, en rappelant la décennie noire. « Certes, l'Algérie indépendante a été fortement ébranlée durant la tragédie nationale, mais elle est restée attachée aux préceptes de notre sainte religion et au message de nos vaillants chouhada, qui ont préféré la patrie à la vie. Et grâce à la bravoure et à la résistance du peuple algérien, qui a donné à travers les générations successives, naissance à tant de vaillants patriotes, l'Algérie a su dépasser sa tragédie nationale, d'abord par la Concorde civile, puis par la Réconciliation nationale, deux bénédictions dont Allah nous a gratifié », a-t-il soutenu. Le chef de l'Etat a abordé, en outre, l'état des libertés dans le pays, soutenant qu'elles sont une réalité «tangible». « Oui, Mesdames et Messieurs, nous pouvons dire à nos glorieux chouhada que la liberté pour laquelle ils se sont soulevés est aujourd'hui une réalité palpable en terre algérienne, terre de dignité sous l'emblème national flottant. Toutes les libertés dont jouissent les peuples développés sont, désormais, une réalité tangible en Algérie, aussi bien en termes de pluralisme politique, de liberté d'expression, de droits de l'Homme que d'égalité homme-femme, ainsi que de tout ce dont rêvait notre brave peuple à l'époque de l'obscurantisme et de l'iniquité coloniale », a-t-il souligné. Pour Bouteflika, en parlant de la grande bataille qui avait pour objectif, aux termes de la Proclamation du 1er Novembre, l'édification d'une Algérie indépendante, démocratique et sociale dans le cadre des principes de l'Islam, «nous pouvons affirmer, fièrement et solennellement, que le sang de nos glorieux Chouhada n'a pas été versé en vain». « Oui, notre lutte héroïque durant la Glorieuse révolution de Novembre, dont le prix a été pour nous un million et demi de Chahid, a été le couronnement de l'épopée de la Résistance nationale, à travers laquelle notre brave peuple a démontré son rejet catégorique, tout au long des siècles, de tout ce qui a trait au colonialisme, à l'asservissement et à la tyrannie, ainsi que sa détermination inébranlable pour le recouvrement de sa liberté, la réappropriation de son identité, et l'instauration de sa pleine souveraineté sur toutes les contrées de l'Algérie », a-t-il indiqué. Il a ajouté que la résistance héroïque, déclenchée les derniers mois de notre révolution dans le Sahara algérien, a été une autre preuve de cette détermination à obtenir l'indépendance de l'Algérie dans son intégralité, et à mettre en échec les manœuvres de la dernière heure de l'implacable colonisateur. « Aussi, pouvons- nous, à la vue des réalisations de l'Algérie indépendante en matière de progrès économique et de promotion sociale, et au regard de sa voix retentissante dans le concert des Nations au service des causes justes, et pour la défense d'un monde de paix et de sécurité, réaffirmer que le sang pur de nos martyrs n'aura pas été vainement versé », a-t-il insisté. Selon lui, les acquis de la lutte et sacrifices des martyrs « ne sauraient être sauvegardés et consolidés sans davantage d'effort et d'unité et même de sacrifice, le cas échéant ».