L'arsenal chimique de la Syrie pourra être détruit comme prévu à la mi-2014 si toutes les parties au conflit syrien coopèrent, a déclaré mercredi le directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organisation chargée de cette opération. Dans cette première phase de l'opération, les autorités syriennes se montrent coopératives, a estimé Ahmet Üzümcü, précisant que les experts de l'OIAC pensaient se rendre sur une vingtaine de sites dans les semaines à venir. "La coopération est tout à fait constructive et je dirais que les autorités syriennes sont coopératives", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à La Haye, où l'OIAC a son siège. "Si nous pouvons nous assurer de la coopération de toutes les parties et si l'on peut établir des cessez-le-feu temporaires pour permettre à nos experts de travailler dans un environnement propice, je pense que les objectifs pourraient être atteints", a-t-il ajouté. La Syrie a présenté fin septembre à l'OIAC un inventaire de son stock chimique, conformément à l'accord américano-russe conclu le 14 septembre à Genève. Ce compromis visait à éviter une action militaire que les Etats-Unis comptaient mener avec la France pour sanctionner le gouvernement de Bachar al Assad en représailles à une attaque meurtrière au gaz sarin menée le 21 août près de Damas. Les détails du stock syrien n'ont pas été divulgués. Il est estimé par les spécialistes à 1.000 tonnes de gaz moutarde, sarin et VX, en partie entreposées à l'état brut et en partie déjà chargées dans divers missiles. Selon l'accord conclu à Genève, la totalité de l'arsenal chimique syrien doit être détruit d'ici au 30 juin 2014. La majeure partie de ces agents chimiques serait entreposée dans les zones sous contrôle du gouvernement syrien, qui s'est engagé à assurer la sécurité des membres de l'OIAC. L'équipe actuellement en Syrie compte 27 experts, qui ne se rendront dans les centres de stockage que s'ils sont sûrs qu'il n'y a pas de danger, a précisé Malik Ellahi, conseiller politique d'Ahmet Üzümcü. S'agissant des zones où les combats se poursuivent, le gouvernement syrien et les Nations unies devront négocier des cessez-le-feu avec les rebelles. Un responsable de l'OIAC qui a requis l'anonymat a souligné que les sites chimiques qui pourraient se trouver en territoire rebelle ou dans les zones de combat avaient été pratiquement vidés avant le début des hostilités.Il faudra toutefois les inspecter, a-t-il ajouté.