Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné jeudi à Alger la nécessité de "réindustrialiser" l'Algérie pour en faire le moteur d'une croissance "forte et saine" préalable à la création de la richesse et de l'emploi. "La réindustrialisation de l'Algérie doit être obligatoirement le moteur d'une croissance forte et saine qui nous permettra de créer de la richesse et notamment de l'emploi durable et participer ainsi au PIB, au moins, à hauteur de 10%", a-t-il déclaré à l'ouverture des travaux de la tripartite. Selon le chef de l'exécutif, cet objectif que s'est assigné le gouvernement constitue "la seule manière de valoriser le potentiel industriel du pays pour pouvoir créer la richesse et l'emploi durable qui sont les garants de la prospérité". Reconnaissant que cette mission dont l'ensemble des acteurs économiques sont investis est "difficile et complexe", le Premier ministre a estimé que "c'est à ce seul prix que nous pourrons effectivement sortir de ce cercle infernal de la dépendance des hydrocarbures". Tout en regrettant que l'Algérie, au jour d'aujourd'hui, "ne crée pas suffisamment de richesse et d'emplois" et que ceux existants "sont crées surtout par la dépense publique", M. Sellal a affirmé que "cela ne peut plus continuer". Le Premier ministre a, ainsi mis l'accent sur l'importance de "doter le pays d'une industrie moderne et compétitive pour une meilleure diversification des exportations et réduire les importations". Pour le chef de l'exécutif, l'enjeu majeur pour l'Algérie est de "disposer d'une économie nationale diversifiée qui répond à la demande intérieure et de s'insérer dans les échanges internationaux". Il a estimé qu"'une économie autocentrée n'est pas du tout viable dans le contexte actuel", plaidant pour l'élaboration d'une nouvelle politique industrielle qui doit "obligatoirement rompre avec certains choix", notamment celui de "la focalisation sur le marché local, avec cette démarche de charger les entreprises publiques de l'essentiel de l'investissement industriel et de s'interdire de maintenir les entreprises sous l'emprise de l'administration". Le Premier ministre a préconisé une politique axée sur l'encouragement de l'émergence "de champions économiques", notamment dans certaines filières et qui constitueront les fers de lance des exportations algériennes pour pénétrer le marché international. Réitérant la volonté de l'Etat à soutenir les entreprises créatrices de richesses et d'emplois (publiques ou privées), M. Sellal a affirmé que le gouvernement est prêt à "multiplier par deux le taux des crédits à l'économie accordés aux entreprises privées".