Le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Esseghir Babès, a appelé jeudi à Alger, à élargir le champ des opportunités de création de la richesse à travers l'adoption d'un nouveau régime de croissance qui met l'entreprise au cœur de la croissance. "La transformation du régime de croissance s'impose à travers la restructuration du PIB pour le rendre de moins en moins dépendant des hydrocarbures", a-t-il plaidé dans son intervention aux travaux de la tripartite. Il a insisté sur l'importance de matérialiser dans les faits, sans plus tarder, l'attention toute particulière accordée à l'industrie et à la diversification des exportations qu'il considère comme "objectif stratégique". M. Babès a mis l'accent sur la réduction de la dépendance du budget de l'Etat à l'égard de la balance des paiements et le retour à la règle d'or qui consistait à préserver l'emploi à travers le développement des investissements et non pas par les recettes des hydrocarbures. Le président du CNES a plaidé également pour une cohérence entre les logiques sociales et les logiques économiques, relevant la nécessité de recaler progressivement les politiques sociales sur les résultats de l'activité économique. Il a suggéré de favoriser la mise en place d'un pacte de croissance, conçu dans le cadre de la promotion de la production nationale basée sur un nationalisme économique assumé et une stratégie de promotion de l'expertise nationale. Pour une meilleure performance de l'entreprise, le premier responsable du CNES a estimé que la promotion réelle de la PME, considérée comme la locomotive de toutes les politiques économiques, doit se poursuivre à un rythme supérieur pour se conformer aux standards internationaux. L'assainissement de l'environnement financier et légal en particulier en définissant les conditions de leur éligibilité à travers des clarifications à apporter au dispositif banque-entreprise, constitue une priorité selon M. Babès qui a plaidé pour l'adoption d'un financement des PME efficace et peu coûteux. Le président du CNES a souligné la nécessité d'encourager les partenariats et alliances croisées entre privé et public, de réorganiser la chaine de réalisation d'ingénierie et d'infrastructures logistiques et de développer la sous-traitance. Il a rappelé que le forum économique et social du cinquantenaire organisé en juin dernier par le CNES a recommandé d'ériger la concertation entre les pouvoirs publics et les représentants des entreprises en tant que principe cardinal et de procéder à une évaluation sereine et objective des dispositions introduites par la LFC 2009. Ce forum, a-t-il poursuivi, a préconisé également d'activer la procédure de mise en place d'un identifiant commun d'entreprise pour améliorer la traçabilité des transactions commerciales. Par ailleurs, le président du CNES a annoncé la venue en décembre prochain à Alger du recteur de l'université des Nations-unies pour la signature des instruments juridiques portant création de l'Institut de développement durable dont le siège sera à Alger.