De nombreux Etats et organisations internationales ont réagi avec force à l'enlèvement du Premier ministre libyen Ali Zeidan jeudi par un groupe d'ex-rebelles, exprimant leur soutien à l'Etat et au peuple libyens. L'Algérie, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a exprimé son profond soulagement après la libération du Premier ministre libyen, enlevé tôt le matin par un groupe d'ex-rebelles libyens à Tripoli. "Nous sommes profondément soulagés par la libération du Premier ministre libyen, Ali Zeidan", a indiqué M. Belani, suite à l'annonce par les autorités libyennes de la libération du Premier ministre Ali Zeidan. "En ces heures difficiles, nous l'assurons de notre pleine solidarité, et nous lui réaffirmons le soutien de l'Algérie aux efforts qu'il mène inlassablement à la tête du gouvernement libyen en vue du parachèvement du processus de transition politique et pour asseoir durablement la sécurité et la stabilité de ce pays frère", a-t-il ajouté. M. Belani avait auparavant déclaré suite à cet incident qualifié d'"acte criminel" par le gouvernement libyen que "l'Algérie est préoccupée" et a appelé à sa libération "immédiate". D'autre part, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon a "exprimé son inquiétude à la suite de l'enlèvement du Premier ministre libyen", en indiquant : "Nous devons confirmer les informations diffusées par la presse sur cet incident par nos représentants à Tripoli, et nous voulons des informations claires afin de déterminer notre position envers cet enlèvement. Pour l'instant nous sommes un peu perturbés", a indiqué un porte-parole de M. Ban. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi a "dénoncé l'enlèvement de Ali Zeidan, et "condamné vivement cet acte criminel qui entrave le processus de la construction du nouvel Etat libyen". Nabil Al-Arabi a en outre mis l'accent sur "le soutien total de la Ligue arabe à la Libye et à son peuple dans cette sensible étape de transition". De son côté, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a appelé à "la libération immédiate" du Premier ministre libyen, assurant qu'il "suit l'évolution de la situation avec une grande préoccupation". "S'il est confirmé que M. Zeidan a été enlevé, j'appelle à sa libération immédiate", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse au siège de l'Otan. La Russie, dans sa réaction à la suite de l'enlèvement de M. Zeidane, a considéré cet incident comme preuve de "la fragilité" de la situation sécuritaire en Libye. "Les événements d'aujourd'hui démontrent à quel point la situation sécuritaire en Libye est fragile, mais aussi l'absence de la stabilité que nos partenaires avaient promise", en faisant référence à l'Occident. Une autre réaction a été faite par le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague qui a appelé à la libération immédiate d'Ali Zeidan. "Je condamne l'enlèvement du Premier ministre libyen à Tripoli ce matin et appelle à sa libération immédiate", a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant que l'ambassadeur britannique "est en contact avec d'autres membres du gouvernement de transition", soulignant que "sauvegarder le processus de transition politique en Libye est vital" et que "le gouvernement et le peuple libyens ont notre soutien total en ce moment préoccupant". Un "acte criminel" qui devra être géré avec "sagesse" Le Premier ministre libyen a appelé à la "raison" et à la "sagesse" peu après sa libération. "J'espère que ce problème (son enlèvement, ndlr) sera réglé avec raison et sagesse", en évitant "l'escalade", a déclaré M. Zeidan, à sa sortie d'une réunion avec son gouvernement et des membres de l'Assemblée nationale libyenne. Le Premier ministre s'adressant aux expatriés vivant en Libye, a également tenu à "rassurer les étrangers" qui "ne sont pas visés". Jeudi matin, un groupe d'hommes armés avait enlevé le chef du gouvernement libyen à l'hôtel Corinthia où il réside. La Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, dépendant officieusement des ministères de l'Intérieur et de la Défense, a revendiqué cet enlèvement, affirmant avoir "arrêté" le Premier ministre "sur ordre du parquet général". Le gouvernement libyen s'est empressé de dénoncer cette attaque, qu'il a qualifiée d'"acte criminel".