Quatre mois jour pour jour après son installation par le Groupe Madar comme Directeur Général du CR Belouizdad, Said Allik a réussi en un temps record, à restructurer le glorieux club de la capitale, tout en contribuant à le faire sortir de la zone des relégables, à sept journée de la fin du championnat. Entretien réalisé par Mounir Ouassel Le CRB est revenu de son déplacement d'Oran avec le point du nul. Etes-vous satisfait de ce résultat ? Pour être franc non. D'ailleurs, je l'ai dit à nos joueurs à la fin du match. On pouvait facilement gagner cette rencontre, vu qu'on était supérieurs à notre adversaire. Donc, pour moi, ce sont deux points de perdus dans la lutte pour le maintien. On doit se ressaisir rapidement, et enchaîner par des victoires si on veut sauver notre peau à la fin de la saison. Le Chabab n'est tout de même pas relégable. Comment estimez-vous les chances de votre équipe de se maintenir en Ligue 1 ? Si l'on veut éviter le stress des dernières journées, il faut gagner nos deux prochains matches. Je pense que c'est faisable. On doit d'abord essayer de tirer profit de l'éventuelle décompression et la fatigue du CSC après ses deux matches de Ligue des champions africaine, pour empocher les trois points. Ensuite, je pense que nous avons un bon coup à jouer à Bologhine, face à l'USMA, parce que son style de jeu nous convient. Contrairement à beaucoup d'équipes, l'USMA pratique un football propre. On peut donc développer notre jeu, surtout que la pelouse de Bologhine est d'une très bonne qualité. Et dire que lors de votre venue au CRB, vous avez estimez les chances de survie de cette équipe à 20% seulement… Quand je suis venu au CRB, je l'ai trouvé malade. Il fallait donc le réanimer. Croyez-moi, ce n'était pas du tout facile puisque, hormis le fait que le Chabab n'avait que sept points dans son escarcelle, il y avait beaucoup de problèmes de toutes sortes. Il fallait restructurer le club, et redonner confiance aux joueurs qui, non seulement étaient abattus sur le plan psychologique, n'avaient pas aussi effectué la préparation d'intersaison. Dieu merci, le Groupe Madar a pris les choses en main, en mettant de gros moyens pour sauver le club et lui redonner vie. Pour le moment, nous sommes sur la bonne voie. Et c'est grâce aussi à ce merveilleux public qui a été derrière son équipe quand personne n'était là. D'ailleurs, je considère les supporters du CRB après ceux du CSC et de l'USM Annaba, comme les plus fidèles en Algérie. C'est fou de constater qu'en étant dernier du championnat, le Chabab a pu drainer la grande foule. Ce n'est pourtant pas évident. Je me souviens qu'en 2005, quand j'étais président de l'USMA, on avait 15 points d'avance sur le deuxième lors des dernières journées, mais on jouait devant des gradins pratiquement vides. C'est pour ça je dis aujourd'hui, que le public du CRB mérite tout le respect. Vous avez pris un grand risque en assumant la lourde responsabilité que vous a confié le Groupe Madar, n'est-ce pas ? Je vous le dis en toute franchise. Si j'ai accepté cette mission, c'est par rapport au respect mutuel que j'ai toujours eu avec les gens de Belcourt, et pour l'histoire de ce grand club qui est, après tout, un monument du football algérien. Il ne méritait pas un tel sort. Quand j'ai parlé pour la première fois aux joueurs, ils m'ont fait de la peine. Mais mon entrevue avec le directeur général du Groupe Madar, M. Amara, m'a également poussé à accepter cette lourde responsabilité. J'ai compris tout de suite que c'est quelqu'un de très passionné, qui a un grand projet pour le CRB. Mais, avouez que vous vous êtes lancé un défi personnel avec le CRB, après une longue période en retrait… Oui, je ne le nie pas. Je voulais savoir si je pouvais encore rendre service au football algérien, après tant d'années passées à l'USM Alger, où je pense avoir, en toute modestie, contribué aux succès qu'a connus le club à cette époque. Oui, c'est aussi un défi personnel pour moi, et j'espère réussir dans ma mission, celle de sauver le CRB de la relégation, et au même temps, faire passer un message aux décideurs du football algérien, pour qu'ils songent à récupérer les anciens dirigeants qui ont servi de la meilleure façon le football algérien. Une dernière question. Qu'en est-il de l'affaire des fameux trois points défalqués ? Est-il vrai que la FIFA a écrit tout récemment à la FAF et la LFP, pour leur demander des explications sur ce dossier ? Personnellement, je n'ai pas eu connaissance de cette lettre. La seule information que j'ai pour le moment provient de l'avocat du club, qui nous a prévenus d'une audience à la FIFA pour ce 15 mars. Mais comme j'ai dit aux joueurs, il faut oublier cette histoire des trois points pour se concentrer uniquement sur le terrain. J'espère qu'on réussira à nous maintenir sans avoir besoin de ces trois points.