Les habitants de la cité des Amandiers, dans la wilaya d'Oran, sont toujours sous le choc, quatre jours après le drame qui les a secoués.Ils — surtout les écoliers et les collégiens du CEM Saïd Zaki — gardent encore l'image du corps sans vie de Gourine Seddam, un ancien élève de l'établissement, tué samedi par un collégien en 3e année moyenne, Méziani Mohamed, devant un magasin d'alimentation générale situé à quelques mètres seulement du collège. «Il avait un poignard à la main et menaçait tous ceux qui tentaient de passer près de lui», nous a déclaré hier, non sans amertume, une camarade de classe de l'auteur du crime. «Il était sous l'effet des psychotropes. Lui aussi a été victime d'une agression à l'arme blanche. Il a reçu quatre coups de poignard au ventre et a été hospitalisé une longue durée. Cela lui a coûté cher. Après son hospitalisation, il a été admis dans un hôpital psychiatrique», raconte dans le détail cette élève. Avant de sortir du CEM, Mohamed Méziani s'est accroché avec un surveillant. Il a même menacé de le tuer. Ce dernier a réussi à le mettre dehors. Mais la «rage» de l'élève était loin d'être atténuée. A quelques mètres du portail de l'établissement scolaire, l'auteur du crime n'a pas raté son coup. Un seul coup de poignard au cœur a suffi pour que le jeune malheureux Saddam rende l'âme. Selon une autre élève, ce crime est le deuxième en moins d'une année. En 2008, durant le mois de Ramadhan, les élèves du CEM Saïd Zaki ainsi que les habitants de Haï Louze ont été secoués par un crime similaire. «Nous vivons toujours dans la terreur. Aucune mesure de sécurité n'a été prise, surtout que cette cité est devenue un nid de délinquants», déplorent les élèves que nous avons rencontrés hier à la sortie de cet établissement. «Les jeunes deviennent de plus en plus accros à la drogue. Des toxicomanes. Les cages d'escaliers sont très dangereuses», nous a indiqué un habitant. «Il ne faut pas vous afficher dehors sinon vous risquez votre vie», nous conseillera notre interlocuteur.Toutes nos tentatives d'en savoir plus sur la conduite de l'auteur du crime au sein de son établissement ont échoué. «Elle n'a rien à vous dire et puis le crime s'est déroulé en dehors du CEM», nous dira le préposé à la porte d'entrée du CEM. Selon les témoignages recueillis çà et là, la violence en milieu scolaire à Oran est devenue fréquente. Un vrai fléau qu'il va falloir prendre en charge sérieusement au risque de voir d'autres victimes tomber. Il y a quelques jours, les enseignants du lycée Lotfi ont observé une journée de grève pour protester contre l'agression d'une enseignante. Cette dernière a été victime d'une chute de sa chaise dont les pieds ont été sciés par un élève. Une atrocité de plus qui ne fait que confirmer le malaise grandissant dans nos écoles.