Les étudiants de l'université Bachir Ibrahimi de Bordj Bou Arreridj, qui ont déjà organisé une marche pour réclamer un renoncement du Président de la République à un 5e mandat, maintiennent la pression pour la satisfaction de leur revendication. Les étudiants, qui observent depuis un hier un arrêt de cours pour le même motif, ont été rejoints par leurs enseignants. Ce qui a eu pour effet de paralyser l'université. Les deux parties ont même organisé un sit-in devant le siège de la structure, qui se trouve sur la route d'El Anasser, pour exiger un changement. Les étudiants et les enseignants ont brandi des pancartes, appelant à donner la parole au peuple. Ils ont exprimé par la même occasion, leur rejet des engagements pris par le Président de la République dans sa lettre de candidature. Ils ne se sont pas contentés de ce mouvement qui a eu pour effet de reporter les examens, qui doivent se dérouler cette semaine au sein de l'université. Ils ont même marché sur la ville de Bordj Bou Arreridj, pourtant distante de plusieurs kilomètres. Les étudiants et les enseignants, qui ont bravé la fatigue, se sont dirigés vers le siège de la wilaya situé au centre ville, où ils ont rappelé leurs exigences. Estimant que la lettre du président ne les regarde même pas, les contestataires criaient en chœur. «Le changement, c'est maintenant», «On n'attend plus», «Vingt ans, Barakat». Les marcheurs, dont certains étaient drapés par l'emblème national, reprenaient également des chants patriotiques, pour souligner sûrement leur attachement à l'unité nationale. Cette sortie de la famille universitaire a été appréciée par les passants, qui n'ont pas manqué de prodiguer leur soutien au mouvement de contestation. Notons que les agents de l'ordre, qui suivaient le mouvement de loin, ne sont pas intervenus pour perturber la marche. Ce qui a renforcé le caractère pacifique de cette dernière. Rappelons que la ville de Bordj Bou Arreridj, qui vit depuis quelques jours au rythme des marches, a été marquée par une sortie nocturne de beaucoup de jeunes qui ont, eux aussi, dénoncé le 5e mandat.