La police égyptienne a fait usage de gaz lacrymogène vendredi à Alexandrie pour faire cesser des affrontements entre partisans et adversaires de l'ancien président déchu Mohamed Morsi, apprend-on auprès des services de sécurité. Plusieurs milliers de pro-Morsi s'étaient rassemblés dans la deuxième ville d'Egypte, ainsi qu'au Caire et dans plusieurs villes du delta du Nil. Des accrochages de moindre ampleur ont été signalés dans la province de Charkia et à Damiette. Selon un policier, les heurts d'Alexandrie ont opposé les manifestants pro-Morsi à des habitants "exaspérés par le cortège où l'en entendait des slogans contre l'armée". Au moins 57 personnes sont mortes dimanche dernier à travers l'Egypte, une des journées les plus sanglantes dans le pays depuis le renversement par l'armée de Mohamed Morsi le 3 juillet. Des milliers de partisans des Frères musulmans, organisation désormais interdite dont était issu l'ancien chef de l'Etat, avaient bravé une mise en garde des autorités contre toute manifestation hostile à l'armée en cette journée marquant le 40e anniversaire du début de la guerre du Kippour contre Israël. Le pays est soumis à l'état d'urgence depuis l'assaut donné à la mi-août par les forces de sécurité contre les campements des pro-Morsi au Caire, qui a fait des centaines de morts. Les Etats-Unis ont annoncé mercredi la réduction de leur aide à l'armée égyptienne, une décision jugée étrange par les militaires alors que le pays "mène une guerre contre le terrorisme". Washington a toutefois prolongé son aide à la lutte contre l'insécurité et le terrorisme dans la péninsule du Sinaï, en proie à une insurrection islamiste. Selon la télévision égyptienne, six soldats ont été blessés vendredi par l'explosion d'une bombe au passage d'une patrouille à Rafah, dans le nord du Sinaï. D'après une source militaire, environ 150 membres des forces de sécurité égyptiennes ont été tués dans les violences au Sinaï depuis le renversement de Mohamed Morsi.