Hommes, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes, vieux et vieilles, drapés du drapeau national et du drapeau Amazigh, ont tous répondu au mot d'ordre, et ont fait preuve d'une grande maturité. Jamais peut-être depuis les évènements du printemps noir, la ville de Tizi-Ouzou n'a vu défiler autant de monde. Combien étaient-ils ? Impossible de le dire. Des dizaines de milliers, 100.000, 150.000, chacun y allait de son propre décompte, pour quantifier cette marée humaine qui a déferlé sur la ville. Hommes, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes, vieux et vieilles, drapés du drapeau national et du drapeau Amazigh, ont tous répondu au mot d'ordre, et ont fait preuve d'une grande maturité. Comme à chaque fois, et pour ce troisième acte, les milliers de marcheurs ont convergé devant le portail du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri. Les marcheurs, dont un nombre impressionnant de femmes, ont déployé des milliers de pancartes et autres banderoles, sur lesquelles étaient écrits autant de slogans défavorables au 5e mandat que brigue le Président Bouteflika, et d'autres. «Non au 5e mandat», «système dégage», «Algérie libre et démocratique». La marche, qui s'est ébranlée vers 13 h, a emprunté l'itinéraire habituel, en scandant à tue-tête d'innombrables slogans pour dire non au 5e mandat, et contre le système politique en place. La forte présence des femmes était aussi leur manière de fêter le 8 mars et dire leur mot. D'ailleurs, les marcheurs leur ont rendu hommage à l'occasion de cette marche, avec certains slogans qui leurs sont spécialement dédiés. D'autres slogans contre le gouvernement et ceux qui l'incarnent, contre la hogra, la corruption, l'injustice ou encore le fameux «pourvoir assassin» et «ulac smah ulac», ont été scandés tout au long de l'itinéraire. Si les premiers carrés avaient déjà atteint la placette de l'Olivier faisant face au siège de la sûreté de wilaya, les derniers étaient encore au niveau du CHU Nédir Mohamed, sur la rue Lamali. C'est dire que la mobilisation été si forte que les rues avaient du mal la à contenir la foule qui marchait à pas réguliers, en entonnant par moment des chants patriotiques, aussi bien en arabe algérien qu'en Tamazight. Devant le siège de la sûreté de wilaya, les policiers déployés à l'entrée du commissariat sont restés de marbre. Les manifestants, surtout les jeunes, scandaient des slogans hostiles aux gouverneurs, à la barbe des policiers. Ailleurs, aucune présence n'est à signaler. Et comme lors des deux précédents actes de mobilisation, tous les commerces se trouvant sur l'itinéraire des marcheurs sont restés ouverts. Nous avons aussi remarqué que des jeunes filles, munies de sacs poubelles, ramassaient tout ce que les marcheurs jetaient par terre comme bouteilles d'eau vides, gobelets, canettes de limonades, etc. Une véritable leçon de civisme, en somme.