Le calme plat qui a régné durant la matinée d'hier au niveau de la capitale du Djurdjura a vite cédé, dès le début d'après-midi, la place à un climat mouvementé. Durant la matinée, nous n'avons remarqué aucun déploiement des forces de l'ordre, et tout allait comme si la ville allait vivre un vendredi comme les autres, plat et monotone. Puis les choses ont changé. En effet, il était environ 13h quand les marcheurs, qui arrivaient par petits groupes, commençaient à se rassembler un peu plus haut que le portail de l'Université Mouloud Mammeri, jusqu'à l'esplanade du stade du 1er novembre. La foule grossissait à vue d'œil, et les marcheurs sont venus de plusieurs localités. La foule grossissait à vue d'œil au fil des minutes. De dizaines, ils sont devenus des centaines, puis des milliers et des milliers comme sortis de nulle part. La foule bigarrée était composée de jeunes (ils étaient plus nombreux), mais aussi de moins jeunes et de femmes. Ils déployaient quelques drapeaux amazigh et le drapeau national, mais surtout de nombreuses pancartes sur lesquelles étaient inscrits des slogans hostiles au pouvoir. Le marcheurs, qui se sont ébranlés du lieu du rassemblement et vers 14h15, et dont le nombre grossissait encore, ont longé la rue Lamali avant de prendre sur le Boulevard Abane Ramdane, en scandant des slogans hostiles au 5e mandat et aux gouvernants. Si les premiers carrés avaient déjà atteint la placette de l'olivier faisant face au siège de la sûreté de wilaya, les derniers étaient toujours au niveau du bâtiment Bleu. C'est dire que la procession était composée de plusieurs milliers de personnes et qu'il était impossible de la quantifier. Fait marquant : tous les commerces se trouvant sur l'itinéraire des marcheurs sont restés ouverts. des marcheurs et des milliers d'autres personnes étaient sur les trottoirs à commenter la mobilisation. Un petit moment de tension quand les marcheurs se sont rassemblés devant le siège de la sûreté de wilaya. Les policiers déployés à l'entrée du commissariat sont restés de marbre. Les manifestants, surtout les jeunes, scandaient des slogans hostiles aux gouvernants. Ensuite, ils ont repris le chemin inverse de l'itinéraire, sans qu'un incident quelconque ne survienne. Ils croisent alors les autres carrés de marcheurs qui n'ont pas pu atteindre la placette de l'olivier. Ces derniers font demi-tour et reprennent le sens inverse du Boulevard Abane Ramdane, avant de se disperser aux environs d'une heure 30 minutes après le début de la manifestation. Aucun incident, aucun débordement majeur n'ont été signalé durant la marche.