La corporation des journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi-Ouzou ont marché, hier, dans les artères du centre-ville pour dénoncer les pressions multiformes auxquelles ils font face dans leur profession, visant à étouffer la liberté d'expression, qui constitue incontestablement un des principaux fondements de la démocratie. Une manifestation qui s'ajoute aux séries de protestations organisées à travers le territoire national durant ces trois dernières semaines, durant lesquelles le peuple algérien est sorti dans la rue pour demander le départ du système en place, se réapproprier sa souveraineté et la construction d'une véritable démocratie en Algérie. Ils ont dénoncé le fait que la presse soit victime d'un système visant son étouffement. Hier aux environs de 11h, c'est les journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi-Ouzou qui sont descendus dans la rue, pour dire «non» au chantage, à la pression et à la censure auxquels ils sont confrontés dans leur profession. Ces pratiques qui, d'après eux, sont les procédés et artifices usités par les tenants du système autoritariste en place, pour réduire les espaces d'expression et de la libre parole, et spolier le peuple de son droit de savoir et de s'informer. Ils ont organisé un rassemblement devant la placette de la Liberté de presse (mémorial des journalistes assassinés) au centre-ville, qui a été suivi d'une marche qui les a conduits vers le carrefour du 20 Août, en passant par le boulevard Abane Ramdane. Ils ont brandi des pancartes hostiles au système en place et à la candidature du président Bouteflika. «Système dégage», «Basta à la propagande et à la manipulation», «Oui à la presse libre et libérée de toute censure, chantage et contrainte», «Halte à la confiscation de la liberté de la presse et de la voix du peuple», peut-on lire sur les pancartes brandies. Ils criaient haut et fort : «Le journaliste est l'enfant du peuple. Halte aux harcèlements des journalistes». Initiée par le Collectif des journalistes de la wilaya de Tizi-Ouzou, cette protestation a été décidée à l'issue d'une réunion de travail qui a eu lieu mercredi dernier, au niveau de la Maison de la presse Malik Aït Aoudia. Une occasion pour dire que le journaliste ne peut pas rester en marge de cette dynamique citoyenne de dimension nationale et à grande portée historique. «Nous sommes conscients que notre mission en tant que journalistes repose sur un principe universel, à savoir celui d'informer librement et en toute responsabilité, et par-dessus tout, étant partie intégrante de ce peuple en lutte, nous journalistes, nous ne pouvons rester en marge de cette dynamique citoyenne», dira Samir Leslous, président de l'Association de journalistes et correspondants de Tizi-Ouzou (Ajecto).