Parmi ces personnes handicapées, il y a 11 168 qui bénéficient de la couverture sociale, 8 500 autres sont bénéficiaires de la pension 100% handicapés de 4000 DA et 7 077 bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS). Comme chaque année et à l'approche de la célébration des journées des handicapés que ce soit celle nationale ou bien internationale, la prise en charge financière et institutionnelle de cette frange vulnérable de la société est à l'ordre du jour. Mais en réalité, cette préoccupation doit se faire tout au long de l'année. 27 636 handicapés, toutes catégories, sont recensés au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, ce qui représente 2,32% de la population locale. Parmi ces personnes handicapées, il y a 11 168 qui bénéficient de la couverture sociale, 8 500 autres sont bénéficiaires de la pension 100% handicapés de 4000 DA et 7 077 bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS). Ces chiffres entrent dans le cadre du bilan dressé par la direction locale de l'Action sociale et de solidarité (Dass), à l'occasion de la célébration de la Journée nationale des handicapés qui coïncide le 14 mars de chaque année. En effet, 90% du budget destiné au fonctionnement de la Dass est alloué pour couvrir les pensions des handicapés, a affirmé Fazia Laazizi, responsable au niveau de la Dass de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour étayer ses propos, elle a affirmé que durant ces deux premiers mois de l'année en cours, plus 67 millions de DA ont été injectés pour la couverture de la pension des handicapés. En revanche, elle a avoué que le montant de cette pension est insignifiant pour répondre aux besoins de ces handicapés. «Je dirais, il y a une volonté de la part du ministère de la Tutelle pour revoir à la hausse ce montant dès que le pays traverse cette conjoncture financière que subit le pays». Laazizi a affirmé que le nombre des handicapés mentaux prend la part du lion avec 13 951, suivi des handicapés moteurs 9 500, les non-voyants quant à eux, ils sont au nombre de 2 500, 1 755 handicapés auditifs et 124 personnes polyhandicapées recensées au niveau local. Mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité, puisqu'il y a des handicapés qui ne sont pas encore déclarés au niveau de la Dass via les cellules de proximité de la solidarité. «Un travail d'identification de cette frange continue au niveau de nos cellules de proximité qui mènent des enquêtes et des déplacements chez ces personnes pour leur permettre de bénéficier des avantages de solidarité mis à leur disposition». Tout en affirmant que ce recensement se fait en étroite collaboration avec le mouvement associatif qui est au nombre de 31 associations exerçant dans le domaine du handicap. Ajouter à cela, chaque Assemblée populaire communale est dotée d'un bureau de l'action sociale, sans oublier que 6 cellules de proximité sont mises en place au niveau local. Il s'agit de celle d'Akbil, Azazga, Azeffoun, Beni-Douala, M'Kira et Aït Boumehdi. Deux centres psychopédagogiques… En plus des avantages financiers, le handicapé a le droit à l'accès à l'information, l'accessibilité, l'éducation, la santé. Pour cela, dira-t-elle, une panoplie de lois a été mise en place par les pouvoirs publics en faveur de cette catégorie pour une meilleure prise en charge. En termes de chiffres, la même responsable a affirmé que dans le cadre du renforcement de la prise en charge institutionnelle, 2 centres psychopédagogiques pour enfants inadaptés mentaux sont en cours de réalisation par le mouvement associatif et qui seront implantés au niveau de la localité de Azazga et Souk Tenine. Ces structures s'ajoutent à celles existantes, puisque Tizi-Ouzou compte 3 centres psychopédagogiques pour les enfants inadaptés mentaux, pour une capacité d'accueil de 322 enfants handicapés. Il s'agit de celui de Boukhalfa, Ouaguenoun et Tadmaït. Ajouter à cela, une école des sourds-muets installée à Boukhalfa pour une capacité de 87 enfants. En plus de cela, il y a 7 établissements crées par le mouvement associatif, Tizi-Ouzou, Bouzeguène, Aïn El-Hammam, Boghni, Aït Oumalou, Draâ Ben-Khedda et Larbâa N'ath-Irathen pour une capacité d'accueil de 536 handicapés. «Les handicapés livrés à eux-mêmes dans les villages reculés» Pour ce qui est de l'état des lieux de la prise en charge de ces handicapés dans le secteur de l'éducation, Laazizi a affirmé que la wilaya compte 31 classes spécialisées pour handicapés qui sont ouvertes au niveau des établissements scolaires pour une capacité de 198 enfants avec un encadrement pédagogique de la Dass qui se fait selon les modalités d'ouverture de classes spécialisées pour cette frange. Sur le volet de la prise en charge matérielle, il y a eu l'acquisition de 243 équipements pour handicapés en 2018. Il s'agit de cannes canadiennes, fauteuils roulants électriques, les prothèses auditives, les matelas anti-escarres… Malgré ces dispositions mises en place par la Dass, le mouvement associatif tire la sonnette d'alarme quant aux difficultés énormes auxquelles fait face cette frange, notamment celles reculées de la région. «Nous avons visité des handicapés livrés à eux-mêmes et qui ne disposent d'aucune sécurité sociale», a-t-on appris des membres du bureau local de l'Association d'aide aux personnes handicapées d'El-Baraka. Selon eux, beaucoup reste à faire pour une meilleure prise en charge de cette catégorie, que se soit sur le plan matériel ou institutionnel. Ils dénoncent le rejet de l'intégration des enfants handicapés dans des classes normales au même tire que leurs camarades et le non-respect du recrutement de 01% des handicapés dans la masse salariale des entreprises.