Vers 10 h, des centaines d'étudiants de l'université Akli Mohand Oulhadj ont sillonné la ville en réclamant le départ du système. La contestation populaire ne faiblit pas à Bouira. Des milliers de personnes sont descendu hier dans la rue pour dire «non au prolongement anticonstitutionnel du quatrième mandat» du président Abdelaziz Bouteflika. Après la publication de la lettre du chef de l'Etat dans laquelle il a annoncé le report de l'élection présidentielle et plusieurs autres mesures en vue de calmer la rue qui ne cesse de gronder depuis plus de trois semaines, le nouveau scénario n'a pas porté les résultats escomptés. La protestation continue. En début de matinée, ce sont les fonctionnaires du secteur de la justice qui ont marché. Ainsi, les employés de la Société de distribution de l'électricité et du gaz, affiliés à l'Ugta et qui observent une grève depuis dimanche se disent prêts à poursuivre leur action de protestation jusqu'à la fin de cette semaine. Vers 10 h, des centaines d'étudiants de l'université Akli Mohand Oulhadj ont sillonné la ville en réclamant le départ du système. À Draâ El Bordj, les étudiants se sont joints aux centaines d'autres manifestants pour former une foule géante qui sillonnera les rues et boulevards du chef-lieu de wilaya. Les manifestants refusent les solutions proposées par Bouteflika. Ils exigent le départ de tous ceux qui ont pris part à la destruction du pays sur le plan économique, politique, culturel et social. Au chef-lieu communal de Bechloul, des centaines de personnes ont marché dans la matinée d'hier. Le report de l'élection présidentielle et le renoncement à la candidature au 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika ne sont qu'une partie des revendications populaires. Ils réclament la fin de ce système et l'instauration de la deuxième république. Le vent de la contestation a soufflé également du côté du secteur de la justice. Après les avocats et les fonctionnaires du secteur, les magistrats ont rejoint le mouvement. En début d'après-midi, une vingtaine de magistrats ont observé un sit-in d'une dizaine de minutes l'intérieur de la cour de justice. Les magistrats comptent organiser une action de protestation jeudi prochain. Ils vont observer un rassemblement qui sera suivi d'une marche. Par ailleurs, la grève générale a été maintenue hier à Bouira. L'administration publique et les établissements scolaires ont été fermés. Mis à part quelques boutiques et cafétérias qui ont ouvert, la quasi-totalité des commerçants ont maintenu la grève. Les transporteurs de voyageurs n'ont pas repris du service. La semaine déjà s'annonce houleuse. Ce mercredi, les enseignants vont battre le pavé. Leur marche va démarrer à partir du siège de la direction de l'éducation.