Les sauveteurs italiens et maltais ont récupéré 34 corps et secouru 206 rescapés après le naufrage, vendredi, d'un bateau de migrants entre la Sicile et la Tunisie. Pour le Premier ministre maltais Joseph Muscat, la Méditerranée risque de devenir un «cimetière» si rien n'est fait et le président du Conseil italien, Enrico Letta, a demandé que ce dossier de l'immigration clandestine soit à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil européen. Ce nouveau drame survient huit jours après celui de l'île italienne de Lampedusa, dont le bilan s'élève à 339 morts, pour la plupart des Somaliens et des Erythréens. Vendredi, le bateau en détresse a été repéré par un avion de l'armée maltaise à 60 milles nautiques (110 km) au sud des côtes siciliennes. Selon la presse italienne, il a chaviré lorsque les passagers paniqués se sont agités pour appeler à l'aide. Quelque 235 clandestins, dont des enfants, qui tentaient de gagner l'Europe à bord de deux autres bateaux ont, par ailleurs, été secourus hier à 70 milles nautiques (130 km) au sud de Lampedusa. «Je ne sais pas combien il faudra encore de morts en mer avant qu'on se décide à faire quelque chose», a déclaré le chef du gouvernement maltais à la BBC, ajoutant qu'il se joindrait aux Italiens pour exiger des mesures lors du prochain Conseil européen.