Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu hier une session extraordinaire de son Conseil national dans laquelle il revient sur la situation que traverse actuellement le pays, estimant que le changement radical du système «est une condition indépassable pour amorcer réellement un processus constituant d'une transition démocratique». Le FFS qui a qualifié, dans une déclaration politique rendue publique à l'issue de la réunion, le système d' «opaque qui s'est imposé, par la force, la violence et la corruption, comme choix unique de gouvernance», estime que ce dernier «a longtemps entretenu et cultivé une tentation d'un pouvoir autoritaire et absolu au mépris de la volonté populaire qui est censée constituer la source légitime du système de pouvoir et du régime de gouvernance de l'Etat». «Pour le FFS, le changement radical du système est une condition indépassable pour amorcer réellement un processus constituant d'une transition démocratique», écrivent les rédacteurs de la déclaration qui estiment également que «résoudre la crise de légitimité est la priorité des priorités». Le retour à la légitimité populaire à travers l'élection d'une Assemblée Nationale Constituante est, selon le FFS, «inéluctable pour construire un nouveau contrat social et politique et poser le socle d'une Deuxième république qui sera basée sur des institutions et des règles démocratiques, un Etat de droit, une justice indépendante, une armée sans sigle, comme toutes les armées des pays démocratiques qui appartiennent à toute la nation». Pour le FFS, «la force et la résilience d'un Etat résident et émanent de l'adhésion de son peuple, libre et émancipé». «Les forces étrangères ne peuvent en aucun cas constituer une source de légitimation d'un système obsolète et dépassé», ajoute le FFS en allusion à la dernière tournée de Lamamra en Europe. Le plus vieux parti de l'opposition s'est dit convaincu qu'«aucun système, clan, ou toute autre force, de quelque nature qu'elle soit ne peut et ne doit disputer l'émanation du pouvoir au peuple», et rappelle comme entre autres constantes qu'«on ne négocie pas avec son peuple, on doit juste satisfaire ses revendications». Aussi, il estime qu'«on ne fait pas de chantage à son peuple, on lui doit le respect !» et «On ne ment pas à son peuple, on lui doit vérité et transparence !», ou encore : «On ne méprise pas son peuple, on l'écoute !» Le FFS avertit avec force que «ni la cupidité des uns, ni l'absurdité des autres ne peuvent justifier ou servir d'alibi à quiconque pour se permettre de mesurer le destin d'un homme au destin de notre cher pays». Le FFS n'a pas en revanche tari d'éloges envers les citoyens qui sortent en masse depuis le 22 février pour rejeter le système, considérant que «la mobilisation pacifique et exemplaire des Algériennes et des Algériens pour se réapproprier leur droit à l'autodétermination et à disposer librement de leur avenir a démystifié un système de pouvoir totalitaire installé et maintenu par une série de coups de force depuis 1962». Le peuple a, juge encore le parti de feu Ait Ahmed, «fait la démonstration d'un peuple à la fois, solidaire, courageux, mature, civilisé et surtout profondément patriotique». Il a exprimé, avec sa détermination légendaire, «son désir de recouvrer pleinement ses droits confisqués par un pouvoir mafieux et illégitime». «Au FFS, nous n'avions jamais eu de doute ni d'incertitude quant à l'engagement patriotique et aux capacités d'organisation et de mobilisation de nos concitoyens», souligne-t-on dans la même déclaration, estimant qu'aujourd'hui, «grâce à cette jeunesse, un grand pas est franchi vers l'instauration de la démocratie dans notre pays». Mais, avertit encore le FFS, «il ne faut jamais oublier que c'est par les coups de force et les manipulations de toutes sortes que le régime n'a cessé de gagner du temps, en écrasant ou en détournant à son profit les occasions de changement et d'alternance véritables».