«Nous ne jetons pas l'argent par les fenêtres, et nous essayons de garder la bonne santé financière de la Fédération». Il y a deux ans presque jour pour jour, Kheireddine Zetchi était élu à la tête de la fédération algérienne de football. Le successeur de Mohamed Raouraoua a choisi l'émission sportive «Studio El Mouhtarifine», diffusée sur l'ENTV, pour faire son bilan, samedi soir pendant une heure et demie, de ces deux années passées à la tête de l'instance responsable du football algérien. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'ex-président du Paradou AC mène ses reformes tambour battant, en dépit des critiques virulentes dont il fait objet de la part de ses détracteurs. «Si je suis venu, moi et mon staff à la FAF, c'est pour servir gratuitement le football algérien, et non pas pour régler des comptes, a expliqué d'emblée Zetchi. Nous avons eu à porter un lourd héritage de 20 ans de pourrissement dans ce milieu. Nous n'avons pas trouvé une situation idéale. Donc, il fallait du temps pour tout remettre en ordre et entamer nos réformes en douceur». S'il reconnaît avoir commis des erreurs au début de son mandat, Zetchi pense avoir réussi à redresser la situation à partir de la deuxième année suivant son arrivée à la tête de la FAF. «La première année était ponctuée de perturbations et de grandes pressions. Mais les choses commencent à s‘améliorer depuis une année, parce que nous avons tracé une ligne de conduite bien précise,en s'appuyant sur trois axes : la stabilité, la capitalisation et la continuité». Parmi les thèmes phares abordés par Zetchi, celui de l'équipe nationale. A cet effet, le patron du football national s'est dit plus que satisfait du travail accompli jusque-là. «Nous avons réussi à stabiliser l'équipe nationale. Même si nous nous sommes trompés au début. Mais un dirigeant ne peut pas trouver la solution à la première décision qu'il prend. Florentino Perez a consommé récemment trois entraîneurs avec le Real Madrid, et ce n'est pas pour autant qu'on doit qualifier son bilan de négatif. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à une stabilité avec Djamel Belmadi. Il est algérien, il aime son pays et il est compétent. Il est arrivé avec un staff compétent lui aussi », s'est-il réjoui. Et d'ajouter : « Nous avons réussi également à atteindre l'objectif qu'on s'était fixé à notre arrivée, celui de se qualifier la CAN 2019. Nous allons faire un bilan plus complet une fois de retour d'Egypte». S'agissant des joueurs binationaux susceptibles de renforcer le groupe de Djamel Belmadi durant la CAN 2019, Kheireddine Zetchi a démenti catégoriquement avoir contacté le milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais, Houssam Aouar, et l'attaquant de l'Olympique de Marseille, Maxime Lopez, comme il a été dit dans certains médias spécialisés. «Je n'ai jamais rencontré Aouar ni même pensé à le faire avec Lopez». Par ailleurs, le président de la FAF a également défendu son bilan financier, qui s'est taillé la part du lion dans ladite émission. Il a révélé que son instance dispose à présent d'un matelas de liquidité suffisant pour couvrir ses besoins à long terme, en s'appuyant même sur des chiffres. «Quand nous sommes arrivés à la FAF, les placements de la fédération étaient de 650 Milliards de centimes, avec des empreins obligataires et des dépôts à termes. Nous avons fini l'année passée avec 820 Milliards de centimes. Nous ne jetons pas l'argent par les fenêtres, et nous essayons de garder la bonne santé financière de la Fédération», a-t-il déclaré, tout en se targuant d'avoir déniché plusieurs sponsors avec des contrats juteux. «Nous avons rempilé avec Adidas pour 1,9 million d'euros par an, en plus des bonus en fonction des résultats, soit trois plus que le contrat précédent. Nous avons signé un autre contrat avec KIA pour quatre ans, et nous comptons le faire aussi avec Coca-Cola pour les trois prochaines années». Enfin, attaqué sur la programmation catastrophique du championnat de Ligue 1, Zetchi a endossé en premier lieu la responsabilité aux clubs qui, selon lui, ne respectent pas le calendrier tracé en début de saison par la Ligue de Football Professionnel, quand bien même il a dénoncé les pressions externes exercées sur l'instance dirigeante du championnat, sans aller plus loin dans ses accusations. «Les clubs, notamment ceux participants aux compétitions internationales, ne respectent pas leur accord avec la LFP, dès lors qu'ils sont face à la pression de la rue. Ce n'est pas facile pour la Ligue de gérer le calendrier, surtout avec les pressions externes qu'elle subit quotidiennement».