Dix-huit élus sur les trente-trois que compte l'APC de Béjaïa montent au créneau à la suite du report sine-die par le président de l'APC, d'une session extraordinaire qui devait se tenir avant-hier dimanche. Dans une vidéo transmise à notre bureau, des représentants de ces élus, le maire qui a dû se rendre compte qu'il n'aurait pas les coudées franches pour faire approuver par l'APC le seul point inscrit à l'ordre du jour, à savoir le remaniement de l'Exécutif, a décidé unilatéralement de reporter cette session. Cette coalition composée d'élus, dont six sont d'obédience FFS dont est issu le maire, Hocine Merzougui, huit de la liste «Ensemble pour Bougie», trois de l'UDS et un du RCD, n'est pas allée avec le dos de la cuillère pour charger le maire des dysfonctionnements qu'accuse l'APC depuis son installation en décembre 2017. «Dans le fond, la convocation d'une session extraordinaire de l'APC unilatéralement par le maire est contraire au code de la commune, car d'une part, une session extraordinaire ne peut-être convoquée que sur demande express des 2/3 de l'Assemblée, et d'autre part, la loi spécifie que la session extraordinaire ne peut avoir lieu qu'entre deux sessions ordinaires. Or, depuis la dernière session ordinaire de décembre passé, l'APC ne s'est jamais réunie», explique au journal Le Temps d'Algérie, Boualem Chouali, représentant de la liste «Ensemble pour Bougie». Ceci dit, les élus se sont présentés au siège de l'APC pour assister à la réunion, mais ils ont été surpris de constater l'absence du maire et des autres élus. Quoiqu'il en soit, pour l'ensemble de ces élus, ce n'est pas tant le remaniement de l'Exécutif qui constitue une priorité, mais c'est plutôt l'état dans lequel se trouve la commune, qui exige aujourd'hui que l'APC se réunisse en urgence. Un point de vue d'ailleurs entièrement partagé par tous les élus protestataires. «Il y a des points autrement plus importants que le remaniement de l'Exécutif, comme la réorganisation des services de l'administration communale, car beaucoup de compétences sont écartées de la gestion de la municipalité», accuse de son côté, Noureddine Djoulane de l'UDS. Le représentant du FFS, Abdelkrim Boudjelloud, tient pour sa part à démentir toutes les rumeurs selon lesquelles ce sont ces élus qui sont à l'origine du blocage. «Nous n'avons rien bloqué», clame cet élu, qui exige parallèlement du maire un bilan. «Qu'il présente son bilan, c'est la moindre des choses», souligne Abdelkrim Boudjelloud. En tout de cause, les dix-huit élus ont adressé une correspondance au wali de Béjaïa, par laquelle ils l'invitent à convoquer une session extraordinaire de l'APC, afin de «tout dissiper et donner un nouveau départ à la commune.»