«Le peuple veut la CAN, les joueurs aussi. C'est notre objectif», lance Belmadi. Le sélectionneur national, Djamel Belmadi, veut marquer les esprits en offrant une deuxième Coupe d'Afrique à l'Algérie, la première à l'extérieur, après celle de 1990, à domicile, au 5-Juillet, aux dépens du Nigeria. «Le peuple veut la CAN, les joueurs aussi. C'est notre objectif. Je ne me suis pas caché lors de ma première conférence de presse. Il aurait plus facile pour moi de dire que l'EN est en difficulté, qu'elle va mal et qu'on a eu une succession d'entraîneurs. Je ne suis pas là pour gagner du temps, pour tromper les gens. Je suis un gagneur et les joueurs sont des compétiteurs. On n'a jamais gagné une Coupe d'Afrique hors de nos bases. C'est un bel et énorme objectif, une montagne à gravir pour monter tout haut. On ne pense qu'à ça. Ce ne sera vraiment pas facile, mais pas impossible. on fera tout pour y parvenir. On n'a que ça en tête. On fera en sorte d'avoir la meilleure préparation, la meilleure équipe et le meilleur état d'esprit», dira Belmadi sur le site officiel de la FAF, à la veille de son premier match amical avec les Fennecs face à la Tunisie, un match disputé hier soir au stade Mustapha-Tchaker de Blida. «Il était important d'apporter du sang neuf» Le driver des Verts s'est, à nouveau, expliqué sur les nombreux changements opérés au sein de l'EN, lors de ce premier stage de préparation pour la CAN 2019. «On a eu une pléthore d'entraîneurs, une situation de plus en plus grave et dramatique d'un point de vue jeu et résultats, et ce, sans vouloir tirer sur mes prédécesseurs. On a été assez réactif et on a mis l'équipe sur de bons rails. On ne joue pas une CAN et on ne prépare pas les éliminatoires du Mondial avec 11 joueurs. Il était important de composer avec de nouveaux joueurs, de mettre de la fraîcheur, d'apporter du sang neuf dans cette équipe. Depuis 2014, ça va de plus en plus mal, avec quasiment le même groupe. Il était indispensable de rajeunir, on a profité à fond des dates FIFA. Je ne suis pas un magicien, ni un sorcier. Je ne crois qu'au travail et à la régularité. Avant la CAN, on aura deux à trois semaines de travail ensemble. Avec le match contre la Tunisie, on a entamé une autre étape, celle de se frotter aux grands d'Afrique. Ça nous donne le parfum de cette CAN, de la difficulté qu'on va y rencontrer», a indiqué Belmadi qui a répondu à ceux qui lui ont reproché d'avoir aligné une équipe new-look et rajeuni dans le dernier match des qualifications à la CAN 2019 face à la Gambie. «Ça aurait été dramatique de rater la CAN 2019» «Il était opportun de mettre face à la Gambie une équipe avec des joueurs qui n'ont pas eu du temps de jeu et qu'on estime qu'ils ont un présent ou un avenir en sélection nationale. On a démarré avec des matches de qualification et il était impossible de tester des joueurs. Il était question de qualification à cette phase finale de la CAN 2019. L'erreur aurait été fatale de ne pas se qualifier en Coupe d'Afrique. Ça aurait été pour moi plus que dramatique. Si on veut exister sur le plan africain, on ne doit pas rater une phase finale de Coupe d'Afrique. On a eu quatre matches dont trois à l'extérieur. Sans cette victoire au Togo, on ne serait pas qualifié avant le match contre la Gambie. On restait sur trois ans sans victoire à l'extérieur. Le match contre la Gambie était l'unique opportunité qui m'était donnée de voir d'autres joueurs et de donner du temps de jeu à ces jeunes joueurs qui méritaient d'être vus à ce niveau-là. C'était difficile de manœuvrer face à une équipe qui défend à dix. On a eu pratiquement 80% de possession de balle. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça. Il a manqué de faire le break dans ce match et on a été puni sur une non action, un long dégagement du gardien adverse, un jeu de lumière qui a fait que Rafik Halliche n'ait pu dégager le ballon et qui a amené ce but égalisateur. On a fait jouer un Boudaoui qui a 19 ans seulement. C'est historique d'avoir des jeunes comme ça, qui amènent cette fraîcheur. Il y a aussi Loucif, Ounas et Bennacer qu'il fallait voir et tester. Je suis très satisfait de leur rendement. On a saisi l'occasion qui nous a été donnée pour tester ces joueurs. On n'aura pas beaucoup plus d'occasions comme ça», a précisé le nouveau patron de l'EN, très satisfait de ce premier stage de la nouvelle année 2019. «On avance plus rapidement que prévu» «C'est un stage riche en enseignements. On a des informations sur ces joueurs qu'on voulait dans un match, pas seulement à l'entraînement ou dans les rencontres avec leurs clubs. Les joueurs doivent démontrer encore et encore. Dans le football, il faut toujours réactualiser. Je suis très satisfait de ce stage. Les joueurs ont été très investis dans le travail, au quotidien. C'était studieux. On avance doucement, mais sûrement, voire plus rapidement que prévu. Il ne faut pas être amnésique. On était dans la difficulté, à notre arrivée. On est à moins de quatre semaines de travail depuis ma prise de fonction. C'est quasiment rien. C'est un mois pour un entraîneur de club. Il faut continuer à travailler. On a un état d'esprit de groupe, avec des joueurs qui se battent pour avoir leurs places. Auparavant, les listes étaient très évidentes, à un ou deux joueurs près, peu importe les performances qu'ils avaient en club ou en équipe nationale. Ça doit changer. Les joueurs l'ont bien compris. Ceux qui ont un niveau, qui méritent vraiment d'être en sélection, ceux qui peuvent apporter un réel plus sont les bienvenus. C'est la compétence et la performance qui régneront. Avec le temps, les résultats viendront», lança Belmadi qui a tenu à remercier les inconditionnels présents dans les travées de Tchaker, lors du match contre la Gambie. «Le peuple est une partie intégrante de notre projet» «Merci aux supporters venus au stade contre la Gambie, malgré le mauvais temps et le contexte aussi. C'est une preuve de solidarité avec l'EN, qui représente le peuple. On est issu du peuple. On n'a aucune incidence sur l'aspect politique. Le sport doit rester propre, neutre. Le peuple est une partie intégrante de notre projet. On sera encore plus fort avec nos supporters. On veut donner à ce pays une équipe nationale telle qu'elle a été dans le passé, une équipe forte qui représente son pays de la meilleure des manières. Faire partie des meilleurs d'Afrique, c'est notre objectif, que Dieu soit avec nous», a-t-il conclu. Les Verts bouclent aujourd'hui leur premier stage de préparation pour la CAN 2019. La reprise est prévue début juin et les partenaires de Mahrez devront disputer deux autres matches amicaux avant d'aller en Egypte.