Suite à la nomination du nouveau gouvernement annoncé avant-hier, les réactions des partis politiques n'ont pas tardé à fuser, pour le qualifier de «choix au hasard». Il est aussi considéré comme étant l'une des dernières cartes jouées par le système en place dans ses derniers retranchements. Le président du parti Talaie El Houriyet, Ali Benflis, a réagi hier, qualifiant la nomination du gouvernement de «provocation». «Le moins que l'on puisse dire est que la formation du Gouvernement qui vient d'être annoncée n'a pas été entamée sous les meilleures auspices», a-t-il affirmé dans un communiqué. Il déplore encore que la formation du nouveau Gouvernement telle qu'elle a été annoncée, «n'exprime rien d'autre qu'une persistance dans la provocation et le défi. Elle ne procède d'aucune façon d'une volonté d'apaisement». Pour lui, cette formation n'est pas à «la hauteur de la gravité de la crise de régime actuelle et ses exigences politiques, institutionnelles et constitutionnelles». Ali Benflis estime qu'au peuple qui «veut un changement de régime», le pouvoir ne propose qu'«un faux changement de Gouvernement». Benflis juge également qu'à «un système politique que le peuple pousse vers la sortie, c'est un jeu pathétique de chaises musicales qu'on lui offre, en cultivant l'illusion qu'il suffira à briser son élan et à taire sa colère». Enfin, il estime que ce nouveau gouvernement est «un acte provocateur qui attise la colère légitime». Selon lui, le régime et ses alliés jouent «la carte du pourrissement jusqu'au bout, dans une ultime gesticulation pathétique et dérisoire». Le parti des travailleurs dénonce pour sa part, «une nouvelle tentative de sauvetage du système, matérialisée dans un pseudo-changement dans le gouvernement». S'agissant des personnes ayant intégré cette équipe, elles sont «sélectionnées sur la base de critères obscures», estime le PT, pour qui certaines «relèvent de l'ubuesque». «Cette vaine opération de replâtrage attribuée au président de la république, est un contournement de la volonté de l'écrasante majorité de chasser un système obsolète et périmé», dénonce-t-il encore dans un communiqué. De son coté, le FFS a dénoncé hier «l'entêtement» du pouvoir, au lendemain de l'annonce de l'équipe du gouvernement Bedoui. «Une fois de plus, le pouvoir s'entête et persévère dans sa course effrénée, tout droit vers le mur», souligne le parti dans un communiqué. Le FFS affirme que le régime a décidé, encore une nouvelle fois, «d'ignorer les revendications légitimes et pressantes de la quasi-totalité du peuple algérien, qui aspire et se bat pour le changement radical de ce système». Pour cela, le parti «dénonce énergiquement ce mépris caractérisé à l'égard du peuple révolté». De son coté, le Président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, à travers sa réaction faite dans la soirée, s'est interrogé seulement : «est-il possible de se moquer du peuple algérien de cette manière, et durant cette période?». Pour le parti de de la justice et de développement (PJD), d'Abdellah Djaballah, la formation de ce gouvernement ne répond pas à la demande de l'armée nationale qui a appelé à l'application de l'article 102 de la constitution. Selon lui, ce gouvernement «n'est qu'une persistance du pouvoir d”aller contre la volonté du peuple». Djaballah ajoute que ce gouvernement n'est pas «légitime», en jugeant que «le président gère le pays d'une manière non légitime». De sa part, l'ancien président du mouvement pour la société et la paix, (MSP), Abdelmadjid Menasra, estime que la désignation d'une nouvelle formation du gouvernement compliquera la crise et ne la résoudra pas, notamment après la réaction de l'armée nationale après le 30 mars dernier. Enfin, le mouvement El Bina, par la réaction de son président, Abdelkader Bengrina, a estimé que la solution réside dans l'appel de l'armée à l'application des articles 102, 08 et 07 de la constitution, qui sont une sortie de crise dans le cadre constitutionnel, capable de répondre aux aspirations du peuple.