La commémoration du 52ème anniversaire de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 à Paris (France), organisée à l'appel du Front de libération nationale (FLN) pour dénoncer le couvre-feu imposé outre-mer aux Algériens, a été marquée jeudi dans les wilayas du centre du pays par des cérémonies de recueillement à la mémoire des martyrs, ainsi que l'organisation de diverses activités dédiées à cette date historique. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, cet événement historique a donné lieu à un recueillement des autorités locales et des membres de la famille révolutionnaire au cimetière des chouhada à la mémoire des martyrs. Cette halte historique a été marquée également par l'organisation, à la maison de la culture, d'une exposition de livres d'histoire, d'extraits de presse et de photos en rapport avec ces évènements tragiques, constituant un tournant décisif dans le cheminement de la Révolution, en ce sens qu'ils ont contribué grandement à amplifier l'audience de la cause nationale sur la scène internationale, portée alors à l'ordre du jour d'une session de l'Organisation des nations unies (ONU). Le programme prévoit aussi la projection, à la maison de la culture, d'un documentaire intitulé "Les manifestations du 17 octobre 1961", ainsi que la présentation d'un livre titré "Réflexions sur la guerre d'Algérie", réalisé, en pleine guerre d'Algérie, par le chahid Hamoutène Ali, l'un des cinq enseignants compagnons de Mouloud Feraoun assassinés par un commando de l'OAS, à Alger, au mois de mars 1962. A Bouira, les responsables de la wilaya, à leur tête, le wali, Nacer Maâskri, ont écouté l'hymne national, à l'occasion de cette date historique, avant d'observer une minute de silence et de lire la Fatiha du saint Coran à la mémoire des victimes du massacre du 17 octobre 1961 ainsi qu'à la mémoire de tous les martyrs de la guerre de libération nationale. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la Chambre nationale d'Agriculture, Mohamed Bouhadjar. Dans la wilaya de Boumerdès, la commémoration du 52ème anniversaire de ces tragiques événements a été marquée par la tenue de nombreuses activités par les moudjahidine de la région, ainsi que des organisations de la société civile. L'événement a été notamment commémoré à la salle des conférences du siège de la wilaya, où le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a présenté une allocution à l'occasion, avant que l'assistance ne se rende à la place de la stèle commémorative du centre-ville de Boumerdès, pour le dépôt d'une gerbe de fleurs, avant la levée des couleurs et la lecture de la Fatiha du Livre saint à la mémoire des chouhada. A Béjaïa, les massacres du 17 octobre 1961 perpétrés à Paris à l'encontre des Algériens ont été commémorés dans le recueillement. Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant la stèle du Maqam EChahid, située au "Bois sacré", non loin du centre-ville. Des victimes de la répression, de cette sinistre journée qui a vu des milliers d'Algériens, cueillis à froid à la sortie des bouches du Métro parisien, et soumis à une vindicte policière des plus féroces, étaient présents et émus l'assistance, en rappelant, l'enfer vécu alors. "J'ai vu des corps jetés vifs dans la Seine et d'autres mourir après avoir été bastonnés puis piétinés par la police", a témoigné l'un d'eux, la gorge encore nouée par l'émotion. Dans la wilaya de Chlef, plusieurs activités ont marqué les festivités commémorant la Journée nationale de l'émigration, dont la cérémonie officielle a eu lieu dans la localité de Oued Fodda, à l'Est de Chlef, en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya, de moudjahidine et de fils de chouhada, ainsi que de citoyens. Après la cérémonie de recueillement et le dépôt de gerbes de fleurs devant la stèle érigée à la mémoire des martyrs de la Révolution de la région, les autorités de la wilaya ont procédé à la baptisation du nom du Chahid Laaredj Kaddour du nouveau CEM réalisé à la cité des 150 logements, à Oued Fodda, et de la salle de soins à Hay Enouader du nom du Chahid Dilmi Bouras Benyoucef. Une conférence traitant du thème des atrocités des crimes perpétrés en France par le colonialisme à l'encontre des Algériens, lors des manifestations du 17 octobre 1961, figure également au programme de cette journée commémorative. A Tipasa (70 km à l'Ouest d'Alger), les festivités officielles de cette Journée ont été abritées par les villes de Tipasa et Gouraya, où l'occasion a donné lieu au lancement de nombreux projets de développement. Après le cérémonial de la lecture de la Fatiha du Livre saint à la mémoire des Chouhada, ayant suivi le dépôt d'une gerbe de fleurs et la levée des couleurs au carré des martyrs de Chenoua, le wali de Tipasa a procédé à la pose de la première pierre pour la réalisation d'un camp de jeunes à Sidi Brahim, dans la commune de Gouraya, avant de baptiser le stade communal du nom du chahid Ouahlima Abdelkader. Un nouveau siège de la sous-direction des services agricoles a été inauguré, à l'occasion, dans la ville de Tipasa, parallèlement à l'ouverture d'un nouveau siège pour les services de l'état-civil. Cette date historique a été commémorée dans la wilaya de Blida par l'organisation d'une cérémonie de recueillement à la mémoire des chouhada de la glorieuse guerre de libération, avant l'inauguration, par les autorités locales, de plusieurs établissements éducatifs et sportifs, dont un complexe sportif de proximité à El Affroun, une unité de dépistage et de suivi au lycée Mouloud Kacem de Mouzaia, un CEM à la 7eme base de la cité Zbiri, et une maison de jeunes dans la commune de Ben Khelil.