Selon les Nations unies, les violences ont conduit 9500 personnes à quitter les zones de combat. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit avoir élaboré un plan d'urgence pour venir en aide aux «milliers, voire aux centaines de milliers de déplacés». Des fusillades et des explosions ont été entendues hier dans les faubourgs sud de Tripoli où les forces du maréchal Khalifa Haftar affrontent depuis une semaine celles du gouvernement de Fayez al Serraj, reconnu par la communauté internationale. Selon les Nations unies, les violences ont conduit 9500 personnes à quitter les zones de combat. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit avoir élaboré un plan d'urgence pour venir en aide aux «milliers, voire aux centaines de milliers de déplacés». Le maréchal Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), a annoncé la semaine dernière son intention de s'emparer de la capitale. Les combats se concentrent autour de l'ancien aéroport international, à 11 km au sud du centre-ville. Depuis une semaine, les affrontements ont fait 75 morts – dont 17 civils – et 323 blessés, selon un bilan fourni par l'Onu. Lors d'un point de presse à Genève, le représentant de l'OMS en Libye a dit redouter une épidémie de tuberculose, de rougeole et de maladies liées aux troubles digestifs en raison notamment des conditions d'hygiène déplorables. L'ONG Médecins sans Frontières (MSF) s'inquiète du sort des milliers de migrants actuellement détenus dans des centres de rétention à Tripoli. «Selon certaines informations, des personnes en détention n'ont pas mangé depuis plusieurs jours (…) La Libye n'est pas un endroit sûr. L'UE ne peut pas continuer à tourner le dos aux personnes vulnérables qui fuient le pays», indique MSF sur Twitter. A noter que des combats faisaient toujours rage jeudi au sud de la capitale, cible depuis le 4 avril d'une offensive du maréchal Khalifa Haftar qui veut s'emparer de Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Soutenu par une autorité basée dans l'est du pays mais non reconnue internationalement, le maréchal Haftar espère, avec son Armée nationale libyenne (ANL), étendre son emprise sur l'ouest de ce pays pétrolier, alors qu'il contrôle déjà l'est et, plus récemment, le sud. En face, les forces pro-GNA affirment être déterminées à mener une contre-offensive généralisée. Les troupes du maréchal Haftar tentent d'avancer vers la capitale notamment sur deux axes : par le sud et le sud-est, où des combats avaient déjà opposé mercredi les forces pro-GNA à celles de l'ANL. «Les deux côtés semblent de force égale sur le plan militaire», estime le centre d'analyses International Crisis Group (ICG), jugeant toutefois qu'un «déploiement plus important de combattants» ou «une intervention militaire extérieure pourraient précipiter une catastrophe humanitaire».