Plusieurs administrations, principalement les collectivités territoriales, et les entreprises économiques étatiques se sont pliées à l'appel de la Cosyfop à une grève générale. En dépit de nombreux appels à la sagesse et à la raison émanant de plusieurs militants et activistes, de simples citoyens, les administrations ainsi que de nombreux établissements scolaires ont observé hier dimanche le mot d'ordre de grève d'un mystérieux syndicat. Plusieurs administrations, principalement les collectivités territoriales, et les entreprises économiques étatiques se sont pliées à l'appel de la Cosyfop qui a appelé à une grève générale. Même si le taux de suivi est relativement faible comparativement aux actions précédentes, il n'en demeure pas moins toutefois qu'il y a bien eu grève. Quelques rares administrations ont tourné le dos au mot d'ordre, mais elles se comptent sur les doigts d'une seule main. Les établissements scolaires se sont également conformés à la recommandation de la Cosyfop qui se veut représentatif des «forces productives». Pourtant, beaucoup d'associations de parents d'élèves ont exhorté les enseignants à ne pas suivre le mot d'ordre de grève. Les chefs d'établissements, tous paliers confondus, ont appelé les parents à accompagner leurs enfants à l'école afin d'éviter qu'ils ne soient l'objet de manipulation de la part de personnes acquises à la grève. Des réunions ont regroupé à cet effet des responsables d'établissements scolaires et les représentants des associations de parents d'élèves dans l'objectif de raisonner les élèves sur le risque d'une année blanche. A ce propos, il faut souligner que le programme du troisième trimestre risque tout simplement d'être hypothéqué, puisque même celui du deuxième trimestre a été sévèrement perturbé depuis le début du mouvement populaire. Une situation que déplorent beaucoup de parents d'élèves qui ne cachent pas leur crainte quant à l'issue de cette année scolaire «Si la sagesse ne l'emporte pas sur ces appels anonymes à la grève, les examens de fin d'année seront sérieusement menacés de report», s'inquiète un parent d'élève rencontré devant un collège d'Akbou. Par ailleurs, le silence observé par tous les syndicats face à ce qui est qualifié de «guerre contre l'école» est très mal vécu par les parents d'élèves. Aucun syndicat d'enseignants n'a appelé, en effet, ses adhérents à boycotter l'action de la Cosyfop. Ce qui s'apparente aux yeux de nombreux parents d'élèves à de la complicité. «Tous les syndicats autonomes sont représentés ici à Béjaïa, mais aucun n'a jugé utile de mettre le holà», déplorent les parents d'élèves. Pour de nombreux observateurs, le silence des autres partenaires sociaux face à cette dérive n'est rien d'autre qu'une solidarité syndicale qui s'exprime sur le dos des élèves.